AEX
10.3600
"Quand je joue au foot, je ne rentre pas en me disant que je dois plaire" mais "si je donne des émotions, ça me motive", a expliqué lundi l'attaquant français du Real Madrid, Karim Benzema, lauréat du Ballon d'Or 2022.
Q: Vous avez eu des mots forts en parlant de "Ballon d'Or du peuple", est-ce un message politique?
R: "Non il n'y avait rien de politique, c'est juste par rapport à d'où je viens, tous mes fans. Je dis +Ballon d'Or du peuple+ parce qu'ils y ont participé, ils m'ont poussé à chaque fois malgré les obstacles, à tout moment. J'avais envie de partager ce trophée avec eux parce qu'eux aussi le méritent, depuis Lyon ils ont toujours été là pour me motiver. Aujourd'hui, je suis content et j'espère que eux aussi."
Q: Qu'est-ce qui a changé chez vous ces dernières années ? En quoi Zinédine Zidane, ancien entraîneur du Real, vous a-t-il aidé ?
R: "J'ai toujours eu ce trophée dans ma tête, mais ce qui a changé après trente ans c'est mon ambition. Mon ambition, c'est de travailler beaucoup plus, de me concentrer sur le foot, être un leader dans mon équipe. J'ai la chance de jouer au Real Madrid, dans la meilleure équipe du monde. A vingt ans je n'avais pas les mêmes ambitions. Quand j'étais à Valdebebas (contraint de passer les trêves internationales au centre d'entraînement du Real Madrid, au moment de sa non-sélection en Bleu, NDLR), c'était les moments les plus compliqués. +Zizou+ m'a toujours donné de la confiance en moi-même et c'est la raison pour laquelle je suis là ce soir."
Q: Vous aviez trois rêves étant enfant: offrir une maison à votre mère, jouer au Real Madrid et remporter le Ballon d'Or. Vous reste-t-il un rêve, peut-être avec les Bleus?
R: "Déjà, c'est fait, les promesses à ma mère ont été tenues c'est pour cela que je suis très fier. J'ai toujours de l'ambition, j'aimerais gagner la Coupe du monde avec l'équipe de France parce que ce sont des choses qui restent. J'espère être dans le groupe au Qatar, en tout cas c'est objectif parce que j'ai une grosse confiance en moi, j'ai de l'ambition. J'ai envie d'aller au Mondial et tout faire pour le gagner."
Q: Il y a-t-il une rivalité naissante avec Robert Lewandowski, comme avant entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo?
R: "Pour moi il n'y a aucune rivalité avec Lewandowski, nous sommes deux joueurs différents. C'est un super joueur de foot. Il fait ce qu'il doit faire et il le fait très bien. Mais je ne fais pas de rivalité. Pour moi, ça n'avance à rien d'en faire. Je me concentre sur ce que je fais, sur mon jeu, ce que je peux améliorer."
Q: Le président Emmanuel Macron vous a adressé des félicitations appuyées. Ce Ballon d'Or permet-il d'entrer encore plus dans le coeur des Français, après les nombreuses années loin de la sélection?
R: "Merci au président, ça fait plaisir. Quand je joue au foot, je ne rentre pas en me disant que je dois plaire, j'essaie de faire de mon mieux sur un terrain. Si je donne des émotions, c'est bien ça me motive, sinon je regarde ce qu'il faut faire pour m'améliorer. Ça reste du foot, un spectacle, comme quand j'étais petit. En tout cas, ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui les gens sont fiers de moi, c'est pour ça que c'est aussi leur Ballon d'Or."
Q: Vous êtes un des Ballons d'Or les plus âgés de l'histoire. Jusqu'à quand comptez-vous jouer?
R: "Je ne sais pas pour combien de temps encore. Quand je me lèverai le matin et que ça deviendra trop dur d'aller à l'entraînement, j'arrêterai. Il faut avoir envie d'aller à l'entraînement, là j'en ai envie. D'autres Ballons d'Or ? J'en ai déjà un, c'est beaucoup de travail, de sacrifices, il faut déjà rentrer à la maison, tranquille, être fier, puis continuer à être bon. Il y a le temps de penser à un autre Ballon d'Or."
Propos recueillis en conférence de presse.
A.Krishnakumar--DT