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Des petits cercueils sont arrivés pendant la nuit dans la morgue d'un hôpital du nord de la Thaïlande, où le roi Maha Vajiralongkorn est attendu vendredi, au lendemain du massacre qui a fait 37 morts, principalement des enfants d'une crèche.
Le roi et le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha doivent se rendre dans la province de Nong Bua Lamphu (nord) durant la journée, placée sous le signe du recueillement dans le pays, où les drapeaux sont en berne devant les bâtiments du gouvernement.
Un ancien policier armé d'un pistolet 9 mm et d'un long couteau a tué jeudi 37 personnes, dont 23 enfants, au cours d'un périple meurtrier qui a débuté dans une crèche du district de Na Klang, vers 12h30 (06h30 GMT).
"Il a défoncé la porte d'entrée avec son pied, il est entré et a commencé à taillader la tête des enfants avec un couteau", a décrit à l'AFP Nanthicha Punchum, directrice de la crèche.
L'assaillant a ensuite pris la route, et essayé de renverser des passants, jusqu'à se rendre à son domicile, "pas loin" de la crèche, selon la police.
Il a alors tué sa femme et leur garçonnet, avant de se donner la mort, en début d'après-midi, avant 15h00, soit deux heures environ après le début de la tuerie.
"Il y avait du sang partout" sur la route, a raconté à l'AFP une témoin, Paweena Purichan, 31 ans, qui roulait à moto vers sa boutique quand elle a vu surgir le tueur qui "essayait de percuter des gens".
Durant la nuit, les petits cercueils blancs et violets étaient transportés à la morgue d'un hôpital d'Udon Thani, dans la province voisine.
Après ce massacre "horrible", Prayut Chan-O-Cha a ordonné l'ouverture d'une enquête et demandé au chef de la police "d'accélérer les investigations."
Les premiers éléments fournis brossent le portrait d'un assaillant, âgé de 34 ans, en proie à des problèmes d'addiction à la drogue, qui lui ont fait perdre en juin dernier son poste au sein de la police.
- problèmes de drogue -
"Il était attendu à son procès vendredi sur son problème de drogue", a déclaré jeudi Damrongsak Kittiprapat, le chef de la police nationale.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui (jeudi) servira de leçon pour empêcher que cela ne se reproduise à l'avenir", a-t-il insisté.
"Je suis profondément attristé par la fusillade haineuse dans une crèche de Thaïlande. Ces endroits doivent être des espaces où les enfants sont en sécurité, et jamais ciblés", a réagi sur Twitter le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Ce n'est pas la première fois que la Thaïlande est endeuillée par une tuerie de cette ampleur. En février 2020, une fusillade perpétrée par un officier de l'armée avait fait 29 morts, notamment dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima (est).
Le tireur, un adjudant-chef de 31 ans, avait été abattu par les forces de l'ordre après sa virée meurtrière de près de 17 heures. Il était passé à l'acte après une dispute avec un supérieur.
Le drame de Na Klang rappelle l'étendue des problèmes liés à la drogue dans le royaume, où les prix de gros et de vente sont tombés à des niveaux historiquement bas en raison de l'abondance de l'offre, selon les données publiées en 2021 par l'ONU.
La province rurale de Nong Bua Lamphu se trouve près du "triangle d'or", aux confins de la Birmanie et du Laos, considéré depuis des décennies comme le point central de la production de stupéfiants dans la région.
G.Rehman--DT