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Le palais d'Holyroodhouse et la cathédrale Saint-Gilles d'Edimbourg, où reposera la dépouille de la reine Elizabeth II dimanche avant d'être acheminée vers Londres, sont tous deux imprégnés d'une histoire royale mouvementée - et de la complexité des relations anglo-écossaises.
- Le palais d'Holyroodhouse -
Cet imposant palais de pierre qui se dresse à l'extrémité du Royal Mile, l'artère principale d'Edimbourg, est la résidence officielle du monarque en Ecosse. Son nom, "Holyrood", signifie "Sainte-Croix".
Si Elizabeth II séjournait essentiellement dans son château de Balmoral lorsqu'elle était en Ecosse, elle prenait traditionnellement ses quartiers à Holyroodhouse chaque début d'été à l'occasion d'une semaine d'événements royaux, notamment une garden-party avec quelque 8.000 invités.
Le palais, utilisé depuis 500 ans par les rois écossais et anglais, est à l'origine une abbaye, fondée en 1128 par le roi d'Ecosse David Ier à l'endroit où, selon la légende, il vit apparaître un cerf portant une croix lumineuse entre ses bois.
Le site englobe très tôt des appartements royaux, convertis en palais autour de 1503 par le roi d'Ecosse Jacques IV.
Marie Stuart, célèbre reine d'Ecosse au règne dramatique, y vit de 1561 à 1567. En 1566, elle y assiste, dans ses appartements privés, au meurtre de son secrétaire personnel, fomenté par son mari jaloux.
C'est aussi à Holyroodhouse qu'a lieu en 1633 le couronnement écossais de Charles Ier, roi d'Angleterre et d'Ecosse, selon un rite anglican perçu comme un exercice de propagande en terre presbytérienne. Son règne mène à une guerre civile au cours de laquelle il est exécuté et le palais endommagé.
A la restauration de la monarchie, Charles II lance une vaste rénovation du château, qui prend une apparence proche de celle qu'on lui connaît aujourd'hui.
En juin 1965, âgé de 16 ans, le prince Charles, désormais roi Charles III, y entreprend son premier engagement public en Ecosse, une rencontre avec des centaines d'étudiants.
- La cathédrale Saint-Gilles -
A un kilomètre d'Holyroodhouse le long du Royal Mile, l'édifice, fondé autour de 1124, porte le nom du saint patron de la ville.
Au départ catholique, elle bascule ensuite au cœur de la Réforme protestante écossaise de 1560. Dès 1559, un prêtre écossais converti au calvinisme, John Knox, prend possession de l'église avec ses fidèles et y prêche pour la première fois, avant d'en devenir le pasteur.
Le roi Charles Ier l'élève au rang de cathédrale dans les années 1630 dans une tentative de la rattacher au culte anglican. En 1637, des violences éclatent dans la cathédrale contre l'introduction d'un livre de prières anglais.
Elle est aujourd'hui encore rattachée à l'Eglise d'Ecosse, presbytérienne, indépendante de l'Eglise anglicane dont Elizabeth II était gouverneur suprême.
I.Menon--DT