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En Alsace, le nombre de terriers de grands hamsters, une espèce en danger d'extinction, a doublé entre 2021 et 2022 selon le comptage réalisé par l'Office français de la biodiversité.
"En 2022, 960 terriers ont été recensés sur 24 communes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin", a annoncé lundi la préfecture du Grand Est dans un communiqué, qui y voit une illustration de "la dynamique positive des populations constatée depuis plusieurs années".
Ce nombre est le plus haut recensé ces cinq dernières années. Seulement 488 terriers avaient été comptabilisés en 2021, 745 en 2019, 709 en 2018 et 505 en 2017. Il n'y avait pas eu de comptage en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus.
Bien que ces résultats demeurent "fragiles", ils "encouragent la poursuite des actions pour la pérennisation de l'espèce en France", estiment les autorités.
Ces chiffres sont le fruit d'une politique de réintroduction au cours de lâchers réalisés chaque année au printemps, dans le cadre d'un plan national d'action (PNA).
Au total, 404 individus ont ainsi été relâchés cette année dans le cadre du PNA, selon des données fournies par la Dréal Grand Est.
Plusieurs opérateurs organisent en outre des lâchers à titre compensatoire. Vinci Autoroutes a ainsi réintroduit 180 grands hamsters en 2022, pour pondérer l'impact environnemental de sa nouvelle A355, une autoroute de 24 km inaugurée l'an dernier, aussi appelée grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), et construite en partie sur le milieu naturel de l'espèce.
Au total cette année, "270 hamsters ont été lâchés par des compensateurs et 40 autres" dans le cadre d'un projet d'un projet de collaboration européenne, indique la Dréal.
"Ces bons chiffres viennent de ces lâchers de plus en plus importants", tempère Stéphane Giraud, directeur de l'association Alsace Nature, qui dénonce une hausse "artificielle des effectifs".
"Quand on est obligé de protéger des prédateurs les lâchers de grands hamsters par des clôtures, ou de laisser pourrir du blé sur pied pour qu'ils se nourrissent, ce n'est plus vraiment une espèce sauvage", cingle-t-il encore.
Ventre noir, dos roux et taches blanches sur le museau, l'animal, aussi connu comme "hamster d'Europe", est depuis 2020 classé en "danger critique d'extinction" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
L'UICN redoute que cette "espèce parapluie" - sa protection entraîne celle de plusieurs autres espèces - ne disparaisse d'ici à une trentaine d'années.
J.Alaqanone--DT