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Près de neuf mois après les faits, trois hommes ont été mis en examen et placés en détention provisoire vendredi à Paris dans l'enquête sur le violent cambriolage du gardien du PSG, Gianluigi Donnarumma, et de sa compagne en juillet 2023.
Ils ont été mis en examen pour vol en bande organisée avec arme, arrestation, enlèvement et séquestration, et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, a détaillé une source judiciaire.
"Les trois ont été placés en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention (JLD)", a-t-elle ajouté.
Les trois hommes, âgés de 18 à 21 ans, sont déjà détenus dans une autre affaire et avaient été extraits de prison pour être entendus dans ce dossier, ont précisé à l'AFP des sources proches du dossier.
L'un d'eux, 21 ans, sweat gris et survêtement noir, a reconnu sa présence sur les lieux du home-jacking.
"Il faut dire exactement ce qu'il s'est passé", lui a dit la JLD, l'invitant à collaborer avec la justice, a constaté l'AFP.
Deux autres personnes avaient été interpellées en région parisienne cette semaine puis relâchées sans poursuite à ce stade.
Parmi elles, la mère du suspect de 18 ans, mineur au moment des faits. C'est sa voiture qui a été utilisée par l'équipe pour se rendre au domicile des Donnarumma dans la nuit du 20 au 21 juillet 2023.
Vers 3H00 du matin, quatre personnes avaient pénétré dans l'appartement de l'international italien, avenue Montaigne, quartier huppé du VIIIe arrondissement de la capitale.
Sous la menace d'une arme, ils avaient séquestré le gardien du PSG et sa compagne et les avaient violentés.
Les cambrioleurs avaient dérobé montres, bijoux et maroquinerie de luxe avant de s'enfuir. Le préjudice a été estimé à environ 500.000 euros. Une partie du butin avait été retrouvée sur les toits, a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.
Gianluigi Donnarumma, 25 ans, avait été légèrement blessé. Sous le choc, le couple avait été pris en charge à l'hôpital.
L'enquête avait été confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne.
Le cambriolage a été fomenté par une équipe de six personnes, originaires de région parisienne, a précisé cette source proche. D'après elle, le trio a été identifié grâce notamment à la téléphonie, la vidéosurveillance et l'ADN.
Le suspect de 18 ans a été accroché car il serait revenu le lendemain du home-jacking pour récupérer le butin laissé sur les toits, selon une autre des sources proches.
Deux des avocats en défense, Mes Sipan Ohanians et Margaux Van Der Have, ne se sont pas exprimés.
- Essor des home-jackings -
Les home-jackings (cambriolage alors que la personne est chez elle) de célébrités se sont multipliés ces derniers mois en région parisienne: la chanteuse Vitaa, l'animateur de radio Bruno Guillon, le chef cuisinier Jean-François Piège ou l'influenceur Just Riadh.
D'autres footballeurs du PSG ont aussi été ciblés.
Fin 2023, le gardien remplaçant du club parisien, Alexandre Letellier, a été séquestré avec sa femme et leurs deux enfants lors d'un cambriolage en pleine nuit à leur domicile d'Hardricourt (Yvelines).
Ces dernières années, le domicile de plusieurs autres joueurs du PSG ont été cambriolés. Ils avaient en général été ciblés lorsqu'ils étaient au stade, ce qui avait posé la question de la prise en charge de leur sécurité par le club parisien.
2021 fut une année noire avec quatre cambriolages: celui de l'actuel capitaine Marquinhos, en présence de son père, victime de violences, et de ses deux sœurs. Angel Di Maria, Mauro Icardi et le gardien Sergio Rico avaient aussi été cambriolés.
A l'époque, le PSG avait renforcé temporairement la sécurité des domiciles de ses joueurs, avec des agents postés devant chaque résidence 24 heures sur 24.
Depuis, des mesures de sécurité restent mises en place et le club se félicite que les cambrioleurs soient presque toujours interpellés.
Deux hommes de 21 ans ont ainsi été condamnés en mars à de la prison ferme pour le cambriolage, en novembre 2022, du domicile du défenseur Presnel Kimpembe.
Le problème touche aussi d'autres clubs français. Mi-février, le domicile du milieu rennais Benjamin Bourigeaud a été cambriolé, pendant qu'il jouait au Roazhon Park.
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C.Masood--DT