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La star américaine de la pop Taylor Swift, qui a secoué l'industrie de la musique avec une tournée au succès phénoménal, a été désignée personnalité de l'année 2023 du magazine américain Time mercredi.
"Une grande partie de ce que (Taylor) Swift a accompli en 2023 est incommensurable (...) Elle s'est engagée pour donner de la valeur aux rêves, aux sentiments et aux expériences des gens, en particulier des femmes, qui se sentaient négligées et régulièrement sous-estimées", a souligné le rédacteur en chef du magazine, Sam Jacobs.
"Pour avoir construit un monde lui appartenant mais qui fait de la place à tant de gens, pour avoir fait de son histoire une légende mondiale, pour avoir apporté de la joie à une société qui en avait désespérément besoin, Taylor Swift est la personne de l'année 2023 de Time", a-t-il poursuivi.
"Première personnalité du monde des arts à être nommée personne de l'année pour son succès en tant qu'artiste", Taylor Swift a été préférée à une liste de huit autres "finalistes", où figuraient les dirigeants russe et chinois Vladimir Poutine et Xi Jinping, le roi britannique Charles III, le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis Jerome Powell, ainsi que le patron d'OpenAI Sam Altman, les grévistes d'Hollywood, les procureurs qui ont inculpé Donald Trump et ... le personnage de Barbie, au centre du carton cinéma de l'année.
Elle succède au président ukrainien Volodymyr Zelensky et à "l'esprit de l'Ukraine".
A 33 ans, la chanteuse dont la carrière a démarré à Nashville, berceau de la country, il y a plus de quinze ans, ajoute une distinction à une longue liste de succès et de records, ses albums ou leurs rééditions occupant fréquemment les premières places des classements américains, comme en ce moment avec "1989 (Taylor's Version)", en tête du Billboard 200.
- Icône féministe -
Depuis un an, elle s'est aussi distinguée en critiquant le mastodonte de la billetterie Ticketmaster pour la cacophonie autour des ventes de tickets de sa tournée, ce qui a conduit la plateforme, souvent critiquée pour sa position de monopole, à devoir s'expliquer devant le Congrès américain.
Depuis son premier opus en 2006, treize de ses quatorze albums ont été classés numéro un des ventes aux Etats-Unis, mais sa carrière a pris encore une nouvelle dimension en 2023, avec une tournée, "The Eras Tour", qui promet de dépasser le milliard de dollars de recettes, une première dans l'histoire de l'industrie musicale.
Les concerts ont été adaptés pour le cinéma, où ils ont battu des records de fréquentation.
Redoutable femme d'affaires, et milliardaire selon Forbes, l'interprète de "Shake it off" et "Cruel Summer" est aussi connue pour son pied de nez aux dérives de l'industrie musicale: pour récupérer les droits perdus de ses premiers albums, elle les a réenregistrés et les ventes de ces nouvelles éditions ont cartonné.
"Imaginez Picasso peignant quelque chose qu'il a peint quelques années plus tôt, et qui recrée son oeuvre avec des couleurs plus actuelles", compare le PDG d'Universal Music Group, Lucian Grainge, dans Time.
L'artiste, adulée par des légions de fans, les "Swifties", est aussi vue comme une icône féministe, alors que ses prises de positions politiques sont rares -- elle avait soutenu Joe Biden en 2020 -- et pesées au trébuchet.
"Qu'est-ce qui existe depuis la nuit des temps ? Une société patriarcale. Qu'est-ce qui alimente une société patriarcale ? L'argent, les flux de revenus, l'économie. Donc, si nous regardons cela de la manière la plus cynique possible, le fait que des idées féminines deviennent plus lucratives signifie qu'il y aura plus d'oeuvres d'art féminines qui seront produites. C'est extrêmement encourageant", explique-t-elle mercredi dans une rare et longue interview à Time.
Elle se confie aussi sur sa nouvelle relation amoureuse avec le joueur de football américain des Chiefs de Kansas City, Travis Kelce, qui a fait les délices des pages people, en révélant qu'ils ont commencé à se fréquenter "pendant un temps significatif" avant d'apparaître au grand jour.
D.Farook--DT