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D'Ed Sheeran à Nile Rodgers en passant par Juliette Armanet, plus de 80 artistes ont répondu à l'appel de Nagui pour fêter en grande pompe les 30 ans de "Taratata", preuve de la ténacité de son animateur et de la "confiance" nouée avec la scène musicale.
"Je souhaite de tout coeur que cet aniversaire soit vu par le plus grand nombre", expliquait en octobre à l'AFP le maître de cérémonie, une semaine après l'enregistrement à Paris La Défense Arena de ce concert diffusé vendredi soir sur France 2.
Les chiffres sont éloquents: 84 artistes pour 3H30 de concert devant 40.000 personnes, 1,2 million d'euros récoltés en faveur de la fondation pour la recherche médicale et la lutte contre le cancer, 970 personnes mobilisées, 18 caméras, 96 tonnes de matériel...
"Tout reposait comme une espèce de château de cartes", a résumé Nagui lors d'une conférence de presse. "Je ne le dis pas souvent mais on peut en être fiers". D'autant que la production est parvenue à remplir la plus grande salle couverte d'Europe sans dévoiler la liste des participants.
- Pas de cachet -
Outre les habitués comme Zazie, Pascal Obispo et Bernard Lavilliers, tous trois présents lors du premier numéro de l'émission en janvier 1993, des artistes de tous âges et de tous styles ont répondu présent, Ed Sheeran le premier.
"Cette star énorme", qui clame que "Taratata" est son émission musicale préférée, a été sollicitée avant même que "mes équipes soient au courant", relate Nagui. "Je lui dis au creux de l'oreille, avant le générique de l'émission qu'il était venu enregistrer en février ou en mars, +voilà on va fêter les 30 ans, ce serait cool que tu puisses venir+".
Quand il répond positivement "deux secondes avant d'entrer sur le plateau, t'as envie de pleurer", s'enthousiasme-t-il.
Parmi les autres surprises marquantes de la soirée figurent le "trio de groupes" Dionysos-Louise Attaque-Texas pour "Siffler sur le colline" de Joe Dassin, un freestyle de rappeurs français pour la première de Nile Rodgers, légende du funk, dans l'émission, ou encore un titre composé spécialement pour l'occasion par M.
"Il y a un profond respect mutuel, une confiance, de la bienveillance" et des "valeurs" communes "importantes à défendre" dans le contexte actuel, justifie Nagui, rappelant qu'aucun artiste n'a touché de cachet et qu'"aucun centime" n'a été prélevé sur la vente de billets pour financer l'émission.
- Renaissances -
Avec un budget classique (non précisé) pour sa tranche horaire, France Télévisions a contribué à "moins de la moitié" de son coût, le reste reposant sur le mastodonte de l'audiovisuel Banijay, auquel appartient la société de Nagui, Air Productions.
Quelle que soit son audience, l'événement marque une nouvelle victoire pour le co-créateur d'un programme qui a connu moult "méandres" depuis sa création et résiste à l'air du temps, où les réseaux sociaux supplantent la télé pour la promotion des artistes.
"Sauvée" une première fois par le compositeur de son générique, Jean-Jacques Goldman, qui a participé au pied levé à son deuxième numéro, "Taratata", un temps présentée par Alexandra Kazan, a ressuscité plusieurs fois sur France 2, France 3 et France 4.
Pâtissant d'un horaire tardif (00H30 le vendredi), l'émission a été déprogrammée de France 2 en 2013 pour raisons budgétaires, avant de renaître sur internet en partenariat avec le site Vente privée, puis à l'antenne en 2015 sous l'égide de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte.
Ces dernières années, ses audiences vont de moins d'un million à trois millions de téléspectateurs.
Il y a deux ans, le télécrochet de Nagui "The Artist" n'a pas connu le même succès. Mais le mélomane peut se targuer de "faire une heure de musique tous les jours à la télé" avec "N'oubliez pas les paroles", leader des audiences à 19h loin devant les talk show comme "Quotidien" et "TPMP".
C.Masood--DT