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Le rappeur Booba a été entendu lundi matin à Paris par un juge d'instruction, accusé par la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events, Magali Berdah, de mener à son encontre une campagne de cyberharcèlement depuis plus d'un an, a indiqué une source proche du dossier.
"Je sors du tribunal, interrogé sur des faits de menaces de mort, de cyberharcèlement et de recel de bien", a relaté dans une vidéo le rappeur de 46 ans.
De son vrai nom Elie Yaffa, il est visé par de nombreuses plaintes de la part de la femme d'affaires, âgée de 41 ans et fondatrice de Shauna Events, agence spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques.
"Comme vous le voyez je suis en liberté, tout va bien. La piraterie n'est jamais finie", a-t-il ajouté.
"L'entretien s'est déroulé de manière satisfaisante, et Booba a pu confirmer sa volonté de collaborer devant la justice", a précisé auprès de l'AFP son entourage.
"Il se présente toujours comme un lanceur d'alerte", a-t-on souligné.
Au moment de l'ouverture de l'information judiciaire à l'été, un porte-parole de l'agence de communication représentant les intérêts du rappeur avait expliqué à l'AFP qu'il comptait "faire la preuve devant le juge d'instruction qu'il n'y a pas de cyberharcèlement auprès de Magali Berdah et qu'il s'agit d'une stratégie de victimisation".
La femme d'affaires décrit de son côté un enfer en ligne ayant de nombreuses répercussions sur sa vie.
Booba s'est lancé, aux côtés d'un collectif "d'aide aux victimes d'influenceurs", dans une croisade contre ceux qu'il appelle les "influvoleurs", dénonçant de multiples arnaques à l'encontre des internautes.
Dans sa ligne de mire depuis mai 2022, Magali Berdah, cible d'attaques personnelles et de vidéos non sourcées.
Il a aussi déposé plainte contre X pour dénoncer, selon lui, des pratiques commerciales trompeuses de Shauna Events, engendrant l'ouverture d'une enquête préliminaire en septembre 2022 à Grasse (Alpes-Maritimes).
Dans la foulée de tweets virulents, Magali Berdah avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d'autres.
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris mène depuis juin 2022 des investigations. Booba avait déjà été convoqué dans ce cadre, sans se présenter.
Les investigations ont été ensuite confiées à un juge d'instruction à l'été 2023, qui a reconvoqué le rappeur.
Par ailleurs, 28 personnes vont être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris en novembre, décembre et janvier pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l'encontre de Magali Berdah.
T.Prasad--DT