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Le roi Charles III a participé mercredi après-midi à une cérémonie militaire à l'Arc de Triomphe et s'est offert un mini-bain de foule au premier jour d'une visite d'Etat, empreinte de faste, pour célébrer la relance de l'amitié franco-britannique après les turbulences du Brexit.
Sous un soleil éclatant, les deux chefs d'Etat ont ensuite passé en revue les troupes, puis ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu.
Les deux chefs d'Etat ont écouté les hymnes, "God save the king" et "La Marseillaise", interprétés par la Garde républicaine, pendant que la Patrouille de France et les Red Arrows, la patrouille acrobatique de la Royal Air Force, répandaient dans le ciel les couleurs bleu, blanc, rouge, communes aux deux pays.
- Mini bain de foule -
Décontracté, le monarque britannique a serré la main des nombreux invités politiques, lycéens et anciens combattants avant de redescendre avec le président français l'avenue la "plus célèbre du monde" à bord d'une DS escortée par 136 chevaux de la Garde républicaine.
Le grand public a été tenu à l'écart de la cérémonie par un important dispositif de sécurité, au grand dam d'Apolline Pilorget, venue avec sa fille de neuf ans. "On pensait pouvoir s'approcher un peu plus près", a-t-elle déploré.
Un pull de l’université Saint Andrew sur le dos, Anne-Sophie Hafner, 44 ans, attend, elle, un peu plus bas avec ses deux enfants, la tête ornée d’une couronne en plastique.
"Nous avons tout suivi à la maison, le couronnement, l’enterrement, les mariages. C’est des choses que l’on ne vit qu’au Royaume-Uni" d'habitude, a raconté à l'AFP cette passionnée de la famille royale.
Charles III et Emmanuel Macron ont eu ensuite un entretien à l'Elysée avant de rejoindre à pied la résidence toute proche de l'ambassadrice du Royaume-Uni pour y planter un chêne. L'occasion d'un mini-bain de foule, avec quelques "vive le roi" lancés ici et là.
- Mick Jagger et homard bleu -
Le temps fort de la soirée sera le dîner d'Etat à Versailles, un clin d'oeil à la mère du roi, Elizabeth II, qui fut invitée à déjeuner dans le même décor somptueux en 1957 et revint à Versailles en 1972.
La République va mettre les petits plats dans les grands: homard bleu, volaille de Bresse et macaron à la rose, préparés par des chefs étoilés, seront servis à la table du roi, dans une porcelaine de Sèvres.
Parmi les invités, les acteurs Hugh Grant, Charlotte Gainsbourg et Emma Mackey, l'écrivain Ken Follett, le mythique Mick Jagger et l'ex-entraîneur de l'Arsenal FC Arsène Wenger.
Ce faste sera-t-il dommageable à l'image d'Emmanuel Macron, six mois après la crise des retraites et dans un contexte de forte inflation ?
En conviant Charles III à Versailles, le président français s'inscrit en tout cas dans les pas du général de Gaulle, qui avait fait du château une véritable carte de visite diplomatique. Il envoie aussi un signal fort au Royaume-uni.
En mars, ce déplacement officiel, qui devait être le premier à l'étranger de Charles en tant que roi, avait dû être annulé à la dernière minute, au grand dam d'Emmanuel Macron, sur fond de violentes manifestations contre la réforme des retraites.
Six mois plus tard, le calme est revenu et l'heure est de nouveau à "l'Entente cordiale", ou concorde franco-britannique, dont les 120 ans seront célébrés en avril prochain.
- Diplomatie post-Brexit -
Lors d'un sommet en mars, le président français et le Premier ministre Rishi Sunak avaient permis une "reconnexion" entre les deux capitales après plusieurs années houleuses quand Boris Johnson résidait à Downing Street, sur le Brexit, la pêche ou les migrants.
Le roi, qui entend asseoir son image à l'international un an après son accession au trône, entamera jeudi la partie la plus politique de sa visite avec un discours à la tribune du Sénat, une première pour un souverain britannique.
Il mettra aussi en avant un sujet qui lui tient à coeur, l'environnement, lors d'une table ronde sur le réchauffement climatique qu'il clôturera avec le président Macron au Museum national d'histoire naturelle puis vendredi à Bordeaux, dans une région durement frappée par les incendies en 2022 et qui compte de nombreux Britanniques.
8.000 policiers et gendarmes sont mobilisés mercredi et jusqu'à 12.000 vendredi, où la visite du roi coïncidera aussi avec celle du Pape François à Marseille.
I.Viswanathan--DT