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Johnny Depp a répondu à ses détracteurs au lendemain de l'ouverture du Festival de Cannes, rythmé mercredi par la projection d'un court-métrage ultra-glamour de Pedro Almodovar et des deux premiers films en compétition.
- Depp riposte -
L'ouverture du Festival a suscité la polémique avec la montée des marches de Johnny Depp, banni des plateaux de tournage américains depuis les procès qui l'ont opposé à son ex-épouse Amber Heard sur fond d'accusations de violences conjugales.
Celui qui trône en Louis XV dans le film d'ouverture, "Jeanne du Barry" de Maïwenn a contre-attaqué en conférence de presse mercredi, qualifiant de "fiction horrible" ce qui s'est dit sur lui.
"Il y a des gens qui veulent croire ce qu'ils veulent croire, mais la vérité est la vérité. (...) Lors des cinq, six dernières années, la majorité de ce que vous avez lu est une fiction horrible", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse consacrée à "Jeanne du Barry", le long-métrage de Maïwenn où il incarne Louis XV.
A la question de savoir s'il se considérait toujours boycotté par Hollywood, il a répondu: "Non, pas du tout". Avant de préciser: "Je ne me sens pas boycotté parce que je ne pense pas à Hollywood". "C'est une époque étrange et drôle où tout le monde a envie d'être soi-même mais n'en est pas capable... Il faut rentrer dans le rang", a-t-il ajouté.
Il a ironisé sur le mot "come-back" utilisé par les médias pour qualifier son retour. "Apparemment, j'ai eu 17 retours jusqu'à présent... Je ne suis parti nulle part".
- Almodovar en mode western -
Dans l'après-midi, le réalisateur espagnol Pedro Almodovar a attiré les projecteurs avec la présentation de l'un des projets les plus "hype" de la sélection, un court-métrage d'une demi-heure aux allures de western, avec Ethan Hawke et Pedro Pascal, acteur d'origine chilienne au firmament avec ses rôles dans les séries à succès "The Mandalorian" et "The Last of Us" - ce dernier ne faisait pas le déplacement à Cannes.
Mêlant codes du western et esprit baroque du roi de la Movida, le film, "Strange Way of life", raconte des retrouvailles entre un shérif et le père d'un jeune homme recherché, 25 ans après que les deux hommes ont eu une histoire d'amour.
Cet objet cinématographique inclassable est une vitrine pour la maison de luxe Saint Laurent, qui se lance dans la production de films et dont le directeur artistique, Anthony Vaccarello, habille les acteurs, tous tirés à quatre épingles.
- Kore-Eda et Corsini en compétition -
Le temps fort de la soirée sera la projection des deux premiers films en lice pour succéder à "Sans Filtre" de Ruben Östlund, qui a remporté l'an dernier sa deuxième Palme d'or avec ce film et préside cette année le jury.
Le premier à monter les marches est l'un des chouchous du festival, Hirokazu Kore-Eda, qui promet d'émouvoir à nouveau avec "Monster".
Le cinéaste a déjà remporté la Palme d'or en 2018 avec "Une affaire de famille". Il est ensuite parti tourner en France avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche ("La Vérité"), puis en Corée du Sud ("Les Bonnes Etoiles", en compétition l'an dernier). Ce film marque son retour au Japon.
Lui succèdera l'une des sept réalisatrices en compétition cette année, Catherine Corsini, avec "Le Retour", sur une femme travaillant pour une famille parisienne qui lui propose de s'occuper des enfants pendant des vacances en Corse. La sélection tardive du film s'est accompagnée d'une polémique sur ses conditions de tournage.
La réalisatrice, qui était déjà en compétition il y a deux ans avec "La Fracture", donne dans "Le retour" l'un des premiers rôles à Aïssatou Diallo Sagna, une aide-soignante qu'elle avait fait découvrir dans ce précédent.
H.Nadeem--DT