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Les acteurs Nadia Tereszkiewicz et Bastien Bouillon ont remporté les César des meilleurs espoirs, pour "Les Amandiers" et "La Nuit du 12", deux des longs-métrages qui concourent aussi pour le prix du meilleur film.
"La Nuit du 12" de Dominik Moll, qui relate l'enquête impossible sur un féminicide, est l'un des films favoris (10 nominations) de cette 48e cérémonie des César, avec "L'Innocent".
"Un César pour avoir gardé l'espoir même si j'imagine que le plus dur est à venir", a déclaré Bastien Bouillon, 37 ans, en recevant son prix.
L'autre statuette est allée à une actrice de 26 ans, Nadia Tereszkiewicz. "+Les Amandiers+, c'est un film que j'aime tellement ! Il m'a rendu libre dans le jeu grâce à la direction intense et passionnée de Valeria" Bruni-Tedeschi, sa réalisatrice, a-t-elle déclaré.
Cette statuette revient à l'un des seuls films de réalisatrice bien placée dans la compétition, mais une oeuvre qui a également suscité une intense polémique car son acteur principal Sofiane Bennacer, a été mis en examen pour viols.
Valeria Bruni-Tedeschi, qui est également sa compagne, connaissait la situation lors du tournage, mais rien n'a filtré jusqu'à la sortie du film.
La course reste ouverte pour succéder à "Illusions perdues", vainqueur l'an dernier avec sept statuettes, dont celle du meilleur film.
"L'Innocent", comédie policière réjouissante signée Louis Garrel, fait la course en tête des nominations. Juste derrière: "La Nuit du 12", et "En corps", le dernier Cédric Klapisch, sur la reconstruction d'une danseuse de l'Opéra de Paris, qui lui aussi a su trouver son public en salles au terme d'une nouvelle année délicate pour le cinéma français.
Côté meilleures actrices, Virginie Efira, nommée pour "Revoir Paris" en témoin d'un attentat dans une brasserie parisienne, tient la corde, face notamment à Adèle Exarchopoulos ("Rien à foutre") ou Laure Calamy ("A plein temps").
- Doublé inédit ?-
Chez les interprètes masculins, Louis Garrel et Benoît Magimel sont sur les rangs, le dernier pouvant réaliser un doublé consécutif jamais vu, après avoir déjà remporté l'an dernier la statuette du meilleur acteur pour "De son vivant", avec Catherine Deneuve.
Dans la catégorie des meilleurs réalisateurs, Louis Garrel, Cédric Klapisch et Dominik Moll, déjà césarisé il y a 22 ans pour "Harry un ami qui vous veut du bien", Cédric Jimenez ("Novembre") et Albert Serra ("Pacifiction-Tourment sur les îles") sont en lice.
Une fois de plus, le César de la meilleur réalisation ira donc à un réalisateur, aucune femme cinéaste n'ayant été nommée cette année. Et Tonie Marshall restera la seule réalisatrice de l'histoire du 7e art français à avoir été sacrée pour "Venus Beauté institut"... en 2000.
Face à ce déséquilibre encore plus marqué cette année, quelques prix alternatifs décernés ces derniers jours tentent de se faire connaître, dont le 6e prix Alice Guy (du nom de la première cinéaste de l'histoire), décerné à la meilleure réalisatrice, qui a choisi d'honorer Alice Winocour ("Revoir Paris") et son concurrent, le prix Cléopâtre, lancé cette année par le magazine français Causette, a été décerné à Alice Diop ("Saint Omer", récompensé vendredi du César du meilleur premier film) et Rebecca Zlotowski ("Les enfants des autres").
En attendant, la cérémonie retransmise sur Canal+ doit une nouvelle fois faire la preuve de sa pertinence, face à des audiences en berne. Elle a commencé dans la bonne humeur: "On est dans la merde, mais on est le cinéma (...) on est le meilleur cinéma d'Europe !", a lancé l'acteur et humoriste Jamel Debbouze en l'ouvrant.
Avant d'être brièvement interrompue par l'irruption d'une activiste pour le climat, soutenant le collectif Dernière rénovation et arborant un T-shirt "We have 761 days left" (il nous reste 761 jours).
Un César d'honneur doit être remis au réalisateur américain David Fincher ("Seven", "Fight Club", "The Social Network").
S.Saleem--DT