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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vendredi viser une "victoire inévitable" cette année contre la Russie, tandis que les premiers chars occidentaux étaient livrés à l'Ukraine, le jour du premier anniversaire de l'invasion russe.
A Moscou, le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a lui aussi promis la "victoire", affirmant que la Russie était prête à aller jusqu'aux "frontières de la Pologne".
"Si les partenaires tiennent parole et respectent les délais, une victoire inévitable nous attend", a-t-il dit dans l'après-midi lors d'une conférence de presse à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe.
"Si le général (et chef d'état-major américain Mark) Milley souhaite qu'on repousse l'ennemi plus vite, il doit accélérer les livraisons d'armes", a-t-il ajouté, assis dans un fauteuil, vêtu d'un pull noir et d'un pantalon kaki, drapeau et armoiries de l'Ukraine derrière lui.
En visite à Kiev, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé plus tôt l'arrivée des quatre premiers chars de combat Leopard 2, et que d'autres blindés arriveraient "dans quelques jours".
Il a également déclaré que la Pologne était "prête" à former des pilotes ukrainiens sur des F16 américains, avions que l'Ukraine réclame sans succès depuis des mois.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, avait assuré dans la matinée travailler "dur" à une contre-offensive pour frapper la Russie dans "les airs, sur terre, en mer".
Américains et Européens multiplient les livraisons d'armements, envoyant désormais des chars et des munitions de plus longue portée pour aider Kiev à surmonter son déficit numérique avec des armes plus précises que celles des Russes.
Le président Zelensky a aussi rendu hommage dans la matinée aux soldats ukrainiens sur le front et ceux tombés au combat, lors d'une cérémonie sur le parvis de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev.
- Petit frère à la guerre -
Des commémorations ont eu lieu localement, notamment à Boutcha, site d'un massacre de civils imputé aux troupes russes.
Galyna Gamoulets, 64 ans, est une habitante de cette banlieue de Kiev. "Le petit frère de mon mari est à la guerre, à Bakhmout (...) Il dit que c'est très dur", raconte-t-elle, en référence à cette ville de l'Est, théâtre d'une bataille acharnée depuis l'été.
A Kramatorsk, dans l'est, Mykhaïlo Sikirine, un garde national de trente ans tombé au combat, a été enterré. "Il est mort pour l'indépendance et la souveraineté de l'Ukraine", déclare le prêtre au pied de la tombe, "c'est le plus grand sacrifice auquel tout homme aspire".
Dans le monde, le ton était généralement à la solidarité avec l'Ukraine.
L’assemblée générale de l'ONU a exigé jeudi à une majorité écrasante un retrait "immédiat" des troupes russes. Mais il y a eu des abstentions notables, à commencer par la Chine, partenaire stratégique de la Russie.
Le président Zelensky a plaidé vendredi pour faire "un pas en avant pour rencontrer les pays du continent africain", qui ont été nombreux à s'abstenir.
Les dirigeants de l'Otan, de la France, de l'Allemagne, du G7 et de l'UE ont tous réitéré leur soutien à l'Ukraine.
A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée jeudi soir aux couleurs du drapeau ukrainien. A Berlin, la carcasse d'un char russe a été installée devant l'ambassade de Russie, le canon tourné vers celle-ci.
- Guerre par procuration -
Les Occidentaux vont aussi renforcer les sanctions imposées à Moscou. Les Etats-Unis ont annoncé vendredi, en coordination avec les pays du G7, une nouvelle salve, ciblant, entre autres, des entreprises et personnes russes des secteurs du métal, des mines, des équipements militaires ou des semi-conducteurs.
La Pologne bloquait en revanche de nouvelles sanctions de l'UE, selon des diplomates européens. Le Premier ministre Morawiecki a martelé que ce dixième train de mesures était "trop mou, trop faible".
La Chine a appelé à tenir des pourparlers de paix russo-ukrainiens, évoquant le respect de l'intégrité territoriale ukrainienne et des revendications sécuritaires russes. Une équation jusqu'ici impossible.
Les Occidentaux ont largement balayé cette initiative, mais M. Zelensky a jugé "nécessaire" de "travailler" avec Pékin.
Moscou a dit "apprécier" l'effort chinois, mais estimé que l'intégrité de l'Ukraine ne pouvait être respectée, jugeant que l'annexion revendiquée par Moscou de régions ukrainiennes était "une nouvelle réalité territoriale".
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé une "paix équitable" dans un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, selon Ankara.
Vladimir Poutine a déclenché au petit matin du 24 février 2022 le pire conflit en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Un an plus tard, des villes entières ont été détruites, une partie du pays est occupée et le bilan humain est de plus de 150.000 morts et blessés dans les deux camps selon des estimations occidentales. Quelque huit millions d'Ukrainiens ont été déplacés.
Passé le choc initial, l'armée ukrainienne a infligé une série de revers au Kremlin, repoussant l'envahisseur de Kiev, du nord, du nord-est et dans le sud. Avec l'hiver, le front s'est stabilisé, mais les deux camps préparent de nouvelles offensives.
Outre la Crimée annexée en 2014, la Russie revendique comme siennes quatre régions de l'est et du sud ukrainien.
Vladimir Poutine a accusé toute la semaine l'Occident de lui mener une guerre par procuration, tout en jurant de poursuivre "méthodiquement" son offensive.
Les combats se concentrent dans l'est, autour de la ville-forteresse de Bakhmout, où les forces russes grignotent difficilement du terrain. Le groupe paramilitaire Wagner y a revendiqué vendredi la prise du village de Berkhivka.
Enfin, la diplomatie russe a accusé vendredi Kiev de vouloir s'en prendre militairement à la Transdniestrie voisine, territoire séparatiste prorusse de Moldavie, où Moscou dispose d'un contingent. Le gouvernement moldave, dirigée par des pro-occidentaux, a rejeté ces allégations.
G.Koya--DT