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Des documents top secret saisis dans la résidence de Floride de l'ancien président américain Donald Trump ont été "probablement cachés" pour entraver l'enquête de la police fédérale le visant, assure un document du ministère de la Justice publié dans la nuit de mardi à mercredi.
Cet acte de procédure explique de la manière la plus détaillée à ce jour les motifs qui ont conduit la police fédérale américaine (FBI) à perquisitionner de façon spectaculaire le 8 août la résidence de l'ex-président pour y récupérer des documents extrêmement confidentiels qu'il n'avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.
L'enquête cherche notamment à déterminer si Donald Trump ou ses proches ont eu une conduite pénalement répréhensible en cherchant à empêcher le FBI de récupérer ces documents, détaille le ministère de la Justice.
Avant l'opération, le FBI a découvert de "multiples sources de preuves" montrant que des "documents classifiés" se trouvaient toujours dans la vaste résidence de M. Trump à Mar-a-Lago en Floride, indique-t-il.
La police "a également eu des preuves que des documents gouvernementaux ont été probablement cachés et emportés... et que des actes ont été probablement réalisés pour faire obstruction à son enquête", poursuit le document judiciaire.
Lors de la perquisition, les agents ont trouvé une trentaine de boîtes avec des documents si sensibles, allant "du confidentiel au top secret", que le FBI et les avocats du ministère de la Justice ont dû demander des "autorisations supplémentaires" avant de pouvoir les consulter, est-il précisé.
- Jetés au sol -
A la dernière page de ce compte-rendu est inclus une photo frappante qui montre des documents saisis par la police fédérale, estampillés de la mention "Top Secret", éparpillés sur une moquette à motif floral.
"C'est horrible la façon dont le FBI, pendant le raid à Mar-a-Lago, a jeté des documents n'importe comment sur le sol (peut-être pour faire croire que c'était moi qui l'avais fait!)", a répliqué mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, assurant les avoir déclassifiés au préalable.
Le républicain, qui flirte avec l'idée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2024, dénonce depuis des mois une "chasse aux sorcières" menée contre lui par l'administration de son successeur, et estime que la justice n'aurait "jamais dû autoriser cette entrée par effraction" chez lui.
Le ministère de la Justice indique de son côté avoir expliqué le processus qui a conduit à la perquisition afin de "corriger le récit incomplet et inexact présenté dans les déclarations" de M. Trump.
La déclaration du ministère répond en effet à la demande formulée la semaine dernière par l'ancien président de faire examiner par un expert indépendant les documents saisis chez lui par le FBI.
Or nommer cette tierce partie pourrait bloquer l'accès des enquêteurs aux documents, et la justice ne devrait pas le faire "car ces documents (saisis) n'appartiennent pas" à M. Trump, souligne le ministère de la Justice.
Une telle mesure "n'est pas nécessaire et porterait gravement atteinte aux intérêts de l'Etat, y compris en terme de sécurité nationale", est-il écrit.
L'enquête et la perquisition à Mar-a-Lago ont été déclenchées par la remise en janvier à l'agence nationale des Archives, chargée de consigner pour l'Histoire les activités présidentielles, de 15 boîtes de documents emportées par Donald Trump à son départ du Bureau ovale.
Certains de ces documents comportaient le signe "HCS", qui dans le langage des services du renseignement américain désigne les informations fournies par des "sources humaines", informateurs et autres agents sous couverture. L'examen de ces cartons ont convaincu le FBI que d'autres devaient encore être conservés par l'ancien président.
Les enquêteurs soupçonnent ainsi Donald Trump d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels.
Le milliardaire est aussi visé par des enquêtes sur ses efforts pour renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 et sur son rôle dans l'assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Il n'est pour l'instant poursuivi dans aucune affaire.
I.El-Hammady--DT