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La fin du troisième épisode caniculaire de l'été et l’arrivée de pluie apportaient un relatif répit dimanche aux pompiers face aux incendies, mais la vigilance reste de mise, alors que le feu a repris dans l’Aveyron et qu'une vague orageuse traverse le pays.
Exténués par des journées à combattre le feu, les pompiers veulent y croire. "On respire. On peut continuer notre travail de noyage, souche par souche. Mais la prudence demeure, le feu n’est pas éteint, loin de là. Il ne faut pas relâcher la vigilance", résume à l’AFP dimanche le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers depuis le PC d'Hostens (Gironde).
L'incendie dénommé "Landiras-2" est considéré comme "tenu", sans pour autant être "fixé".
"Il est tombé entre 10 et 30 mm sur l'ensemble du secteur mais sur un terrain qui était extrêmement sec", ce qui "donne un répit mais ne signifie pas une fin de combat", a affirmé le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse du service départemental d'incendie et de secours.
Selon lui, "le risque redeviendra important" s'il ne pleut pas à nouveau dans 48 à 72 heures.
- Reprise "virulente" en Aveyron -
En revanche, entre la Lozère et l'Aveyron, autour du village aveyronnais de Mostuéjouls, le feu, qui semblait samedi "en voie d'être circonscrit et prochainement éteint", a connu une reprise "virulente". Et selon la préfecture aveyronnaise, quelques 500 hectares supplémentaires ont été "consumés" depuis samedi, portant à 1.260 le total depuis lundi et provoquant l'évacuation préventive d'au moins 1.000 personnes.
Une amélioration est toutefois attendue dimanche grâce à des conditions météorologiques qui semblaient "nettement plus favorables" aux plus de 600 pompiers toujours mobilisés, a ajouté la préfecture.
Dans le Jura, région qui a été cette année inhabituellement touchée par les incendies, une reprise de feu a été constatée dans le sud brûlant 50 hectares supplémentaires dans le secteur de Vescles et Cernon.
Dans la Drôme l'atmosphère est plutôt à l'optimisme même si le feu de forêt et de végétation qui a ravagé 380 hectares n'était "toujours pas fixé" dimanche. Mais son "évolution n'est pas défavorable car la pluie va bien nous aider", a indiqué à l'AFP le Colonel Philippe Casstignol, chef du Codis renforcé.
"On profite de la pluie de ce matin pour parfaire les +établissements+, c'est-à-dire mettre des tuyaux par terre pour atteindre la crête et circonscrire le feu", a-t-il expliqué.
- Des pompiers "au bord de la rupture" -
En Bretagne, l'incendie qui a parcouru 630 hectares dans la forêt de Brocéliande, a été déclaré "fixé" dimanche après une grosse reprise au cours de la nuit, mais restait sous l'observation de 180 pompiers, selon le préfet du Morbihan.
En Maine et Loire, l'incendie qui a détruit 160 hectares dans le secteur de Trélazé est "fixé et maitrisé" grâce notamment à la pluie, a indiqué la sous-préfète d'Angers.
Cette amélioration sur le front des incendies s'accompagne de la fin de l'épisode caniculaire, le troisième depuis cet été. Plus aucun département n'est désormais en vigilance orange canicule, mais 8 départements (Ain, Rhône, Loire, Haute-Loire, Ardèche, Drôme, Isère, Gard, Bouches-du-Rhône, Hérault) sont passés en vigilance orange orages, selon le dernier bulletin de Météo-France.
Ces orages, dont l'effet sur les incendies est incertain en raison des impacts de foudre et des bascules de vent, pourraient aussi accroître les risques de crue dans les prochaines heures.
Actuellement en vacances au fort de Brégançon (Var), le président de la République Emmanuel Macron a annoncé dimanche qu'il allait réunir l'ensemble des acteurs des départements concernés, une fois les feux éteints, afin de réfléchir au "modèle de prévention et de lutte contre les incendies" en France.
Une initiative qui intervient alors que les pompiers, très sollicités depuis le début de l'été, se disent "au bord de la rupture".
Dans une tribune publiée sur le site du Journal du Dimanche les organisations de pompiers réclament plus de moyens financiers. Face à un "changement climatique (qui) va s’inscrire dans la durée et nous frapper tous de plus en plus fort", "les moyens doivent s’accroître, c’est une certitude", écrivent-ils.
A.Al-Mehrazi--DT