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Des dizaines de milliers de curieux ont déjà arpenté le chemin abrupt et accidenté menant au cratère nouvellement formé, pour contempler le spectacle fascinant de la lave brûlante qui a commencé à jaillir de terre il y a une semaine dans la vallée volcanique de Meradalir, près de Reykjavik.
Pour la seule journée de mercredi, lors de la réouverture du site fermé pendant trois jours pour cause de mauvais temps, plus de 4.600 personnes sont venues admirer le magma bouillonnant, à seulement 40 kilomètres de la capitale islandaise.
Au total, près de 23.000 randonneurs ont déjà fait le déplacement, selon les services du tourisme.
La randonnée vers le cratère est d'au moins 14 kilomètres aller-retour et comporte une ascension de 300 mètres. La marche dure environ deux heures depuis le parking le plus proche et le terrain est difficile.
Des engins de chantier ont cependant creusé dans la montagne pendant la fermeture de trois jours, pour aplanir le sentier et faciliter l'accès du public et des équipes de secours en cas d'urgence.
"C'est la plus longue marche que j'ai jamais faite", confie à l'AFP Celine Paul, une touriste britannique. "Mon fiancé m'a convaincue de venir en me disant que ce serait une expérience unique. Et ça l'est", ajoute-t-elle, en regardant la lave jaillir du sol dans un rugissement continu.
Les visiteurs qui faisaient le chemin mercredi étaient équipés de bâtons de marche, de chaussures de randonnée et de vêtements de pluie - un contraste frappant avec les shorts et les claquettes portés par quelques audacieux qui s'étaient précipités sur les lieux après l'ouverture de la fissure dans le sol de la vallée, le 3 août.
Au bout de la longue traversée, sur une colline surplombant la vallée, les éclats de magma apparaissent.
"La roche chaude jaillissant de la terre est vraiment la première chose la plus impressionnante que l'on voit", témoigne James Maniscalco, un touriste Américain de 31 ans.
L'empilement de lave d'un orange vif, jaillissant jusqu'à 70 mètres de hauteur et retombant encore en fusion, érige en se solidifiant de larges remblais d'éclaboussures formant un demi cône volcanique.
- "On ne s'en lasse pas" -
Une coulée de basalte fluide à environ 1.200 degrés Celsius, la lave la plus chaude que la Terre peut produire, s'étend jusqu'à deux kilomètres des jets et déborde du creux de la vallée pour s'étendre en direction du sud.
"On voit vraiment la force de la nature", s'émerveille Clémence Ernoult, une jeune française originaire de Nantes. "C'est quelque chose qu'on ne verra sûrement qu'une fois dans notre vie".
Les bourrasques et les averses n'entament pas l'émerveillement des curieux ébahis, scotchés aux flancs de la montagne.
L'éruption s'est poursuivie à un rythme assez stable ces derniers jours, a indiqué l'Office météorologique islandais, ajoutant qu'elle pourrait se poursuivre pendant longtemps.
"Elle pourrait très facilement durer aussi longtemps que la précédente", indique à l'AFP le vulcanologue Thorvaldur Thórdarson.
L'an dernier, de la lave a jailli du volcan voisin près du mont Fagradalsfjall pendant six mois, lors de la plus longue éruption volcanique en Islande depuis plus de 50 ans.
"Tant que le conduit qui alimente le magma en profondeur restera ouvert, nous aurons une éruption continue", explique le spécialiste.
Terre de glace et de feu, l'Islande compte 32 systèmes volcaniques actuellement considérés comme actifs, le nombre le plus élevé d’Europe. Le pays connaît une éruption tous les cinq ans en moyenne.
Vaste île près du cercle polaire arctique, l'Islande chevauche la dorsale médio-atlantique, une fissure au fond de l'océan séparant les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine.
Le déplacement de ces plaques est en partie responsable de l'intense activité volcanique de l'Islande.
R.Mehmood--DT