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Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie de Landiras, la reprise d'un feu "très vigoureux", qui a dévoré 6.200 hectares de forêt et entraîné l'évacuation de 10.000 personnes, continuait mercredi soir sa "progression" dans le sud de la Gironde.
Jeudi, la Première ministre Elisabeth Borne se rendra en Gironde avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour souligner que la mobilisation du gouvernement est "totale".
Selon l'Elysée, le président Emmanuel Macron a aussi échangé avec la Première ministre mercredi après-midi pour "faire le point sur la situation".
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi a déjà détruit 6.200 hectares de forêts, dans le secteur de Hostens, à la frontière avec le département des Landes, également rattrapé par les flammes.
"Le feu s’est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", notamment vers le nord en direction de Belin-Béliet, qui est "menacé", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde Marc Vermeulen.
"Aucune victime" n'est à déplorer parmi les habitants mais la "lutte tout azimuts" contre les flammes a fait deux blessés légers et "un blessé plus sérieux" parmi les pompiers, selon Martin Guespereau. Dix-sept habitations et deux camions de pompiers ont été détruits.
L'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne, a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, et la dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes dont 2.000 dans les Landes, ainsi que d'un Ehpad dans ce département.
Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour recueillir les habitants qui ont dû quitter leur logement, parfois pour la seconde fois.
C'est le cas notamment de Christian Fostitchenko, 61 ans, qui habite Saint-Magne avec sa compagne. "Cela fait un mois que ça dure", soupire l'homme, en référence à cet incendie qui a démarré le 12 juillet, "cette fois, on a vraiment eu peur. Le feu était à moins de 100 mètres de la maison".
- "Le fait d'incendiaires" -
Face à la reprise "violente" des feux en Gironde, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d’eau".
Selon le ministre, il y a "de grandes suspicions" que ces reprises de feu soient "le fait d'incendiaires" à en juger les "quelques centaines de mètres d'intervalle" des départs de feu constatés dans la matinée, un phénomène "inhabituel", a-t-il estimé.
Selon Martin Guespereau, "il y a autant de feux qui viennent des feux anciens - la partie visible s’est enterrée et ressort à la faveur d’une météo extrêmement défavorable -, que des feux qui peuvent être d’origine criminelle".
Ce feu de Landiras qui a avalé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes s'est réveillé mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, la sécheresse de l’air, le record historique de la sécheresse de la végétation" et la présence de sols tourbeux, a expliqué le préfet délégué.
"Il y a encore "100/140 départs de feu par jour" dans la zone de Landiras, "ce qui en fait, de loin, un feu pas éteint, et un feu très dangereux", a-t-il mis en garde.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont brûlé au total 20.800 hectares, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras n'avait été fixé que le 25 juillet.
La France, en particulier le Sud-Ouest, est actuellement à nouveau touchée par un épisode de canicule aggravant chaque jour davantage une sécheresse historique.
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C.Masood--DT