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A Lost Creek, dans le Kentucky, Joe Biden a promis aux victimes d'inondations dévastatrices que leurs vies seraient reconstruites, tentant de faire passer un message d'optimisme dans cette région défavorisée tout comme dans le reste d'un pays ultra-divisé à trois mois d'élections cruciales pour sa présidence.
Les intempéries ont fait au moins 37 morts ici. Le convoi présidentiel a traversé des rues ravagées par la violence des éléments, avec des arbres fracassés, des bus scolaires jonchant le sol comme des jouets et des morceaux de maisons éparpillés aux quatre vents.
Mais après avoir rendu visite à des victimes, le démocrate de 79 ans a affirmé que cette catastrophe naturelle était l'occasion de renforcer les liens sociaux.
"Tout le monde a l'obligation d'aider", a-t-il dit.
"Je vous le promets, nous resterons ici, (nous) le gouvernement fédéral, aux côtés de l'Etat (du Kentucky) et du comté et de la ville, nous resterons jusqu'à ce que tout le monde soit de retour à sa place. Je suis sérieux", a ajouté le président, qui cherche à promouvoir l'unité à une époque où la fracture entre démocrates et républicains est telle qu'ils sont à peine capables de se parler.
Mais Joe Biden croit en sa bonne étoile.
Il y a quelques semaines encore, il était considéré comme un canard boiteux, dans l'incapacité de tenir ses promesses. Aujourd'hui il fête une série de succès, comme la probable adoption de son grand plan pour le climat et la santé ainsi que l'opération américaine qui a tué le leader d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri.
Après avoir passé presque deux semaines à l'isolement à cause du Covid et alors que les élections de mi-mandat de novembre approchent à grands pas, le président compte bien mettre les bouchées doubles.
- Bientôt du "changement" -
Alors à Lost Creek, celui qui a lui-même vécu plusieurs tragédies personnelles a réconforté les Américains en deuil, enlaçant les adultes, tapant dans la main d'un bambin et affirmant à un petit garçon dont la maison a été détruite qu'un jour, il serait lui-même président des Etats-Unis.
Puis par une chaleur écrasante, la sueur humidifiant sa chemise bleue, Joe Biden a prononcé un discours politique destiné à une Amérique profondément divisée.
Le président a raconté qu'un survivant lui avait humblement dit que les habitants du Kentucky ne voulaient pas "trop demander".
Mais les habitants du Kentucky "sont Américains", a lancé M. Biden. "Ceci s'est passé en Amérique, c'est un problème américain".
"Alors je ne veux pas qu'un habitant du Kentucky me dise +vous n'avez pas à faire ça pour moi+", a insisté le président.
"Si, si, nous devons le faire. Vous êtes citoyen américain. Nous n'abandonnons jamais, nous ne nous arrêtons jamais, nous ne nous inclinons jamais, nous ne plions jamais. Nous allons simplement de l'avant", a-t-il martelé.
C'est avec ce message d'unité que M. Biden a été élu pour remplacer le républicain Donald Trump, et c'est avec ce même message qu'il espère rallier les voix pour les élections de mi-mandat et peut-être garder le Congrès aux mains de son camp.
Le gouverneur du Kentucky Andy Beshear, démocrate dans un Etat très largement républicain ayant voté de façon écrasante pour Donald Trump en 2020, a adopté un discours similaire.
La tragédie qui a frappé la région, a-t-il dit, a fait que les habitants "se sont appuyés les uns sur les autres à un moment difficile", sans distinction entre "démocrates et républicains".
Et un élu républicain, Hal Rogers, a loué M. Biden, estimant qu'il faisait "ce qu'il pouvait pour soulager la douleur".
Mais le reste de l'Amérique écoute-t-il le président, dont la cote de popularité est au plus bas?
"Le fait est que nous sommes divisés depuis longtemps", a dit M. Biden, interrogé par l'AFP sur les raisons pour lesquelles son message ne semble pas percer l'épaisse couche de scepticisme de ses opposants.
Mais "je crois que vous allez voir beaucoup de changement", a assuré cet éternel optimiste.
D.Al-Nuaimi--DT