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Le ministère public guatémaltèque a retenu lundi quatre chefs d'accusation contre le journaliste local José Rubén Zamora, directeur du journal El Periódico, critique à l'égard du gouvernement du président Alejandro Giamattei.
La procureure Cinthya Monterroso a présenté les preuves et les indices présumés contre le journaliste arrêté la semaine dernière, l'accusant de blanchiment d'argent, de conspiration, de trafic d'influence et de chantage.
Selon l'accusation, M. Zamora a demandé au banquier Ronald García, qui a intenté l'action en justice le 26 juillet, de l'aider à introduire 300.000 quetzales (environ 38.000 euros) dans le système bancaire afin de cacher "la véritable origine" des fonds.
Lors de l'audience, l'accusation a présenté l'argent liquide que M. Zamora aurait remis au banquier via un coursier, ce qui a été documenté.
M. García affirme que l'argent pourrait avoir été obtenu par le journaliste auprès de plusieurs hommes d'affaires qu'il faisait "chanter" pour qu'il ne publie pas d'informations contre eux, selon l'accusation.
A l'ouverture de l'audience mercredi dernier, M. Zamora a affirmé que le président et la procureure générale Consuelo Porras étaient derrière son arrestation, qualifiant l'affaire de "machination".
Le gouvernement guatémaltèque nie son implication dans la détention de M. Zamora, qui a suscité une vague d'appels au respect de la liberté de la presse.
M. Zamora a été arrêté vendredi à son domicile, qui a été perquisitionné de même que le siège d'El Periodico, dont les journalistes et les dirigeants dénoncent des représailles après des articles accusant de corruption le gouvernement et Mme Porras.
Le bureau du procureur spécial contre l'impunité (FECI), qui est chargé des enquêtes, soutient que l'accusation portée contre M. Zamora relève de sa "qualité d'homme d'affaires" et non de celle de journaliste, une affirmation que le journal et le syndicat de la presse rejettent.
Y.Al-Shehhi--DT