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Cuba a demandé samedi l'aide "de pays amis" pour faire face au gigantesque incendie d'un dépôt pétrolier frappé par la foudre, dans lequel 77 personnes ont été blessées, dont trois sont dans un état critique, et 17 pompiers sont portés disparus.
Quelque 800 personnes ont été évacuées de la zone sinistrée située dans la banlieue de Mantanzas, ville de 140.00 habitants à 100 kilomètres à l'est de La Havane, d'où était visible l'énorme panache de fumée noire obscurcissant le ciel.
"Cuba a demandé l'aide et les conseils de pays amis ayant une expérience dans le secteur pétrolier", a indiqué la présidence dans un communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a déclaré que la "politique étrangère de Cuba est activée pour recevoir l'aide de pays amis".
L'ambassade des Etats-Unis à La Havane a affirmé être "en contact" avec les responsables cubains et a précisé que "la loi américaine autorise les entités et les organisations américaines à fournir des secours et une réponse aux catastrophes à Cuba". Les Etats-Unis imposent un régime de sanctions au parti unique au pouvoir sur l'île communiste.
Sur Twitter, le président cubain Miguel Diaz-Canel a estimé que maîtriser l'incendie "pourrait prendre du temps".
Trois blessés sont dans un état critique, trois dans un état très grave et 12 personnes sont gravement atteintes, selon le journal officiel Granma. Les 17 disparus sont "des pompiers qui se trouvaient dans la zone la plus proche de l'incendie" lorsqu'une explosion a eu lieu.
Des hélicoptères étaient à pied d'œuvre pour combattre l'incendie samedi, avec des lances à eau approchées à l'aide de grues.
- "Le ciel était jaune" -
L'incendie s'est déclaré tard vendredi soir lorsque la foudre a frappé l'un des réservoirs du dépôt pétrolier. Au petit matin, le feu s'est ensuite propagé à un deuxième réservoir.
Selon Granma, "il y a eu une défaillance du système de paratonnerre qui n'a pas pu résister à la puissance de la décharge électrique".
Ginelva Hernandez, 33 ans, a déclaré qu'elle, son mari et ses trois enfants dormaient lorsqu'ils ont été réveillés par une violente explosion. "On s'est jetés hors du lit. Quand nous sommes sortis dans la rue, le ciel était jaune", a-t-elle raconté à l'AFP. A ce moment là, "la peur des gens était incontrôlable".
Laura Martinez, une habitante proche de la zone sinistrée, a dit à l'AFP avoir "senti la déflagration, comme une onde de choc".
En entendant une première explosion, Yuney Hernandez, 32 ans, et ses enfants ont fui leur maison située à deux kilomètres du dépôt. Ils sont revenus quelques heures plus tard, puis ils ont entendu d'autres explosions aux premières heures du matin et des bruits "comme si des morceaux du réservoir tombaient".
Selon Asbel Leal, directeur du commerce et de l'approvisionnement à l'Union cubaine du pétrole (Cupet), le premier réservoir "contenait environ 26.000 mètres cubes de brut domestique, soit environ 50% de sa capacité maximale" au moment de la catastrophe. Le deuxième réservoir contenait 52.000 mètres cubes de mazout.
Selon lui, Cuba n'avait jamais été confronté à un incendie de "l'ampleur de celui d'aujourd'hui".
Le dépôt alimente la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus grande de Cuba, mais le pompage vers la centrale ne s'est pas arrêté, a précisé Granma
Cet incendie survient alors que l'île fait face depuis mai à des difficultés d'approvisionnement pour répondre à la demande accrue d'électricité due à la chaleur estivale.
Les autorités doivent procéder à des coupures tournantes pouvant aller jusqu'à 12 heures par jour dans certaines régions du pays, déclenchant la colère d'habitants excédés qui ont organisé une vingtaine de manifestations.
L'obsolescence des huit centrales thermoélectriques de l'île, les travaux de maintenance et le manque de carburant entravent la production d'électricité.
Cuba dispose actuellement d'une capacité moyenne de distribution d'électricité de 2.500 mégawatts, ce qui est insuffisant pour la demande des ménages aux heures de pointe, qui atteint 2.900 mégawatts, selon les autorités.
I.Uddin--DT