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Quelque 900 hectares sont partis en fumée mercredi en Ardèche malgré les efforts de 600 pompiers sur place, tandis qu'un autre feu de végétation près de Montpellier a pu être fixé plus tôt dans la journée après avoir dévoré 800 ha.
Plusieurs départs de feu se sont déclarés mercredi vers 10H00 aux alentours d'Aubenas, sans que leur origine soit clairement établie dans l'immédiat, certains médias locaux évoquant une piste criminelle. Une enquête a été ouverte.
"Comme malheureusement nous avons une situation de sécheresse importante, de fortes chaleurs et puis du vent, le feu a progressé très vite, a pris de l’ampleur et a progressé vers le sud en direction (du village de) Vogüe où il n’est toujours pas fixé", a déclaré en fin d'après-midi le préfet du département, Thierry Devimeux, à la presse.
Les pompiers s'efforcent de l'empêcher d'atteindre le village et de se répandre de l'autre côté de la rivière Ardèche où se trouvent de grandes étendues de guarrigue: "si le feu saute, il y aura une progression très importante et très rapide. Cet enjeu-là va se tenir dans les heures qui viennent, en tout cas avant la nuit", a-t-il souligné.
Quelque 600 pompiers participent aux efforts, avec 5 canadairs et un avion Dash, ainsi qu'une centaine d'engins d'intervention et un hélicoptère de la sécurité civile.
Il n'y a à ce stade "pas d’habitation menacée ni de blessé". Environ 150 personnes ont été évacuées de Vogüe, ainsi que 200 autres personnes depuis des campings de la zone.
"Un été catastrophique, canicule, sécheresse... Nos forêts disparaissent alors que nous avons tellement besoin d'elles", s'est désolé sur les réseaux sociaux un habitant de Vesseaux qui a filmé le panache, visible à une dizaine de kilomètres à la ronde selon lui.
- Feu fixé dans l'Hérault -
Plus tôt mercredi, un incendie ayant brûlé 800 hectares de végétation près de Montpellier avait pu être fixé.
"Aucune victime n'est à déplorer et aucune habitation n'a été touchée par le feu", a annoncé en fin d'après-midi la préfecture de l'Hérault.
Le feu s'était déclaré mardi à deux endroits différents dans une zone peu peuplée, couverte de chênes verts et de vignes. La préfecture a levé sa cellule de crise.
Par précaution, quelques 130 habitants sur 500 du secteur d'Aumelas avaient été évacués préventivement pour la nuit. Mercredi, toutes "ont pu regagner leur domicile", selon les autorités.
Au total, près de 650 pompiers ont été engagés sur cet incendie appuyés par d'importants moyens aériens, Canadairs et Dash.
Ces nouveaux feux interviennent quelques jours après les deux incendies "hors norme" qui ont ravagé pendant douze jours près de 21.000 hectares de forêts en Gironde et entraîné l'évacuation de quelque 36.000 personnes.
Dans ce département de l'ouest de la France, quelque 500 pompiers sont encore sur place pour traiter "les lisières et les points chauds", probablement encore pendant des semaines, a indiqué à l'AFP Thomas Couturier, porte-parole des pompiers de la Gironde. La vigilance rouge pour les risques d'incendie a toutefois été levée.
L’un des sites symboles du département, la dune du Pilat, a pu rouvrir mercredi, "dans des conditions sécurisées et avec des cheminements guidés".
- "Héros du quotidien" -
Dans ce contexte sensible, l'annonce mercredi de la mort d'un pompier volontaire de 54 ans, victime d'une infection bactérienne, qui était intervenu mi-juillet sur un feu du sud d'Avignon a suscité de nombreux hommages dans la classe politique dont celui de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a salué au Sénat l'engagement de "nos héros du quotidien".
Au plan judiciaire, "une enquête a été ouverte sur une hypothèse criminelle" à propos du feu de Gignac, a indiqué le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent.
Toujours dans l'Hérault, dans une autre enquête pour "dégradations volontaires par incendie", un sapeur-pompier volontaire a été placé en garde à vue mercredi, des témoins ayant vu son véhicule à proximité de plusieurs départs de feu sur plusieurs communes du département.
Outre les mégafeux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été. 1.600 hectares sont notamment partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, un feu qui s'est déclaré mardi à Rougon, un village perché sur les hauteurs du Parc naturel régional du Verdon, avait parcouru mercredi 170 hectares de forêt.
"Le travail de cette nuit a permis de contenir l'arrière du feu mais il y a toujours une zone active sur l'avant gauche. Pour la traiter, des actions terrestres vont être menées", a indiqué en fin d'après-midi la préfecture, évoquant des zones "difficilement accessibles".
Si les étés sont secs dans le sud, avec le réchauffement climatique, l'intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU. En France, le niveau de sécheresse a atteint un record avec 91 départements sur 96 obligés d'imposer de restrictions sur l'usage de l'eau.
H.Sasidharan--DT