Dubai Telegraph - La France condamnée par la CEDH pour avoir failli à protéger des mineures qui dénonçaient des viols

EUR -
AED 4.309445
AFN 77.526287
ALL 96.608144
AMD 447.374631
ANG 2.10092
AOA 1076.03909
ARS 1690.625162
AUD 1.765924
AWG 2.112182
AZN 1.996955
BAM 1.953942
BBD 2.359656
BDT 143.173869
BGN 1.953942
BHD 0.440281
BIF 3462.807524
BMD 1.173434
BND 1.513061
BOB 8.095303
BRL 6.359657
BSD 1.171586
BTN 105.950261
BWP 15.52324
BYN 3.453816
BYR 22999.311998
BZD 2.35626
CAD 1.615631
CDF 2628.492315
CHF 0.934505
CLF 0.027227
CLP 1068.11854
CNY 8.277989
CNH 8.2773
COP 4461.957521
CRC 586.042784
CUC 1.173434
CUP 31.096009
CVE 110.160258
CZK 24.270261
DJF 208.631631
DKK 7.469431
DOP 74.479184
DZD 151.466984
EGP 55.571966
ERN 17.601514
ETB 183.058746
FJD 2.66581
FKP 0.877152
GBP 0.878151
GEL 3.157157
GGP 0.877152
GHS 13.449212
GIP 0.877152
GMD 85.661103
GNF 10189.311889
GTQ 8.973468
GYD 245.10695
HKD 9.134945
HNL 30.844673
HRK 7.533212
HTG 153.56399
HUF 384.919306
IDR 19518.612548
ILS 3.781738
IMP 0.877152
INR 106.294956
IQD 1534.740751
IRR 49427.984373
ISK 148.323015
JEP 0.877152
JMD 187.581645
JOD 0.831948
JPY 182.987099
KES 151.076355
KGS 102.61686
KHR 4690.540182
KMF 492.180259
KPW 1056.08658
KRW 1730.70933
KWD 0.359892
KYD 0.976372
KZT 611.019036
LAK 25398.85049
LBP 104914.446177
LKR 362.015791
LRD 206.783388
LSL 19.766106
LTL 3.464846
LVL 0.709798
LYD 6.363949
MAD 10.778352
MDL 19.805169
MGA 5190.065228
MKD 61.491533
MMK 2464.003
MNT 4160.966054
MOP 9.394568
MRU 46.88642
MUR 53.88439
MVR 18.066702
MWK 2031.568362
MXN 21.132296
MYR 4.807913
MZN 74.994631
NAD 19.766106
NGN 1704.495728
NIO 43.119002
NOK 11.880441
NPR 169.520818
NZD 2.023359
OMR 0.449043
PAB 1.171586
PEN 3.94445
PGK 5.050198
PHP 69.3676
PKR 328.333517
PLN 4.223372
PYG 7869.517575
QAR 4.26984
RON 5.087892
RSD 117.2685
RUB 93.580543
RWF 1705.178697
SAR 4.402964
SBD 9.594881
SCR 17.633179
SDG 705.818659
SEK 10.878005
SGD 1.515954
SHP 0.88038
SLE 28.309124
SLL 24606.334552
SOS 668.364512
SRD 45.233557
STD 24287.720558
STN 24.476727
SVC 10.251253
SYP 12974.451022
SZL 19.759213
THB 37.074612
TJS 10.766763
TMT 4.118754
TND 3.424944
TOP 2.825349
TRY 50.102775
TTD 7.950441
TWD 36.769686
TZS 2899.642987
UAH 49.502233
UGX 4164.040784
USD 1.173434
UYU 45.976285
UZS 14114.5797
VES 313.822972
VND 30868.362317
VUV 141.61592
WST 3.256846
XAF 655.333901
XAG 0.018937
XAU 0.000273
XCD 3.171265
XCG 2.111492
XDR 0.815025
XOF 655.333901
XPF 119.331742
YER 279.827953
ZAR 19.806884
ZMK 10562.316454
ZMW 27.034295
ZWL 377.845361
  • AEX

    -7.3900

    939.59

    -0.78%

  • BEL20

    -14.0000

    4986.02

    -0.28%

  • PX1

    -16.9800

    8068.62

    -0.21%

  • ISEQ

    -56.8500

    12863.03

    -0.44%

  • OSEBX

    1.6400

    1642.81

    +0.1%

  • PSI20

    7.1900

    8001.36

    +0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -67.9300

    4286.65

    -1.56%

  • N150

    0.3700

    3695.55

    +0.01%

La France condamnée par la CEDH pour avoir failli à protéger des mineures qui dénonçaient des viols
La France condamnée par la CEDH pour avoir failli à protéger des mineures qui dénonçaient des viols / Photo: FREDERICK FLORIN - AFP/Archives

La France condamnée par la CEDH pour avoir failli à protéger des mineures qui dénonçaient des viols

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la France pour la réponse judiciaire apportée à trois mineures qui avaient dénoncé en vain des viols et l'a épinglée pour la première fois pour "victimisation secondaire".

Taille du texte:

La Cour "considère que, dans chacune des trois requêtes", la justice française a "failli à protéger, de manière adéquate, les requérantes qui dénonçaient des actes de viols alors qu'elles n'étaient âgées que de 13, 14 et 16 ans au moment des faits".

Elle estime que les juridictions n'ont pas assez pris en compte les circonstances des faits, comme la consommation d'alcool, ainsi que le consentement des adolescentes, qui se trouvaient en "situation de particulière vulnérabilité", notamment en raison de leur jeune âge.

Dans deux des dossiers, la Cour relève en outre "l'absence de célérité et de diligence dans la conduite de la procédure pénale".

Dans un arrêt unique rendu à l'unanimité sur ces trois affaires, la Cour conclut à la violation des articles 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) et 8 (droit au respect de la vie privée), de la Convention européenne des droits de l'Homme.

- Coup de semonce -

L'une des trois requérantes est "Julie" (nom d'emprunt) qui avait accusé 14 pompiers de viols quand elle était adolescente. Elle suivait un traitement médical lourd, qui a été à l'origine de nombreuses interventions des pompiers.

En 2019, un juge avait requalifié les faits en "atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise", suscitant la colère de la famille et des associations féministes. Deux pompiers avaient été finalement condamnés en novembre 2024 par le tribunal correctionnel de Versailles à des peines avec sursis pour atteintes sexuelles.

L'arrêt de la CEDH "est vraiment un coup de semonce adressé à la France", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Julie, Emmanuel Daoud.

"La cour dit que les juridictions françaises ne peuvent pas se comporter ainsi à l'endroit des victimes (...), a fortiori lorsqu'elles sont mineures", et que le droit et la procédure pénale ne les "protègent pas suffisamment" lorsqu'elles "essayent de faire valoir leurs droits", a-t-il relevé.

- Victimisation secondaire -

Dans son arrêt, la CEDH fustige "les stéréotypes de genre adoptés par la chambre de l'instruction de la cour d'appel", soulignant qu'ils étaient "à la fois inopérants et attentatoires à la dignité de la requérante".

Elle estime que Julie a été exposée "à des propos culpabilisants, moralisateurs et véhiculant des stéréotypes sexistes propres à décourager la confiance des victimes dans la justice". En ce sens, la jeune fille a subi une "victimisation secondaire" - c'est la première fois que la France est condamnée sur ce point -, estime la CEDH, qui conclut donc à une violation de l'article 14 de la Convention (interdiction de la discrimination).

Pour les parents de la jeune fille, Alain et Corinne Leriche, cet arrêt "lave l'humiliation et les tourments que nous ont infligés les institutions policières et judiciaires", a relayé leur avocat Me Daoud.

Avec cet arrêt, "la CEDH vient dire que les juridictions, dans leurs interprétations des faits et du droit, sont manifestement discriminatoires", a commenté de son côté Me Lorraine Questiaux, membre de la force juridique de la Fondation des femmes. "Cela fait des années que les féministes le disent, que le problème n'est pas le texte, mais bien un problème culturel profond au sein des juridictions françaises", a-t-elle souligné.

Parmi les deux autres affaires étudiées par la CEDH, celle de H.B., qui avait dénoncé des viols par des hommes majeurs subis dans la nuit du 26 au 27 mai 2020. Elle avait alors 14 ans. La CEDH relève que la cour d'appel de Metz "s'est abstenue d'apprécier l'effet sur la conscience et le comportement de la requérante de sa très forte alcoolisation" alors même qu'elle avait déclaré, face aux enquêteurs, qu'elle "n'aurait jamais fait ça" si elle "n'avait pas consommé d'alcool".

La troisième, M.L., avait dénoncé un viol subi à l'âge de 16 ans, chez elle, après une fête. La procédure pénale avait duré huit ans et huit mois au total avant d'aboutir à un non-lieu.

La France devra verser 25.000 euros à Julie au titre du dommage moral et 15.000 euros à chacune des deux autres requérantes.

B.Krishnan--DT