Dubai Telegraph - "Les incendies, ça suffit!": en Amazonie, des habitants révoltés face à l'impunité

EUR -
AED 3.752704
AFN 72.025123
ALL 97.419386
AMD 405.839869
ANG 1.842082
AOA 934.34735
ARS 1062.047753
AUD 1.659131
AWG 1.841616
AZN 1.740071
BAM 1.960618
BBD 2.063772
BDT 124.185192
BGN 1.958458
BHD 0.385166
BIF 3001.246366
BMD 1.021701
BND 1.404953
BOB 7.078396
BRL 6.226453
BSD 1.022122
BTN 88.639668
BWP 14.467555
BYN 3.344838
BYR 20025.337457
BZD 2.052995
CAD 1.472579
CDF 2932.281423
CHF 0.93832
CLF 0.037379
CLP 1031.448131
CNY 7.491103
CNH 7.511417
COP 4403.530839
CRC 516.456586
CUC 1.021701
CUP 27.075074
CVE 109.705162
CZK 25.242247
DJF 181.576496
DKK 7.460558
DOP 62.834309
DZD 139.163806
EGP 51.602329
ERN 15.325513
ETB 129.092086
FJD 2.388379
FKP 0.84146
GBP 0.83969
GEL 2.886275
GGP 0.84146
GHS 15.070022
GIP 0.84146
GMD 73.053984
GNF 8832.604276
GTQ 7.888386
GYD 213.835513
HKD 7.954907
HNL 26.033322
HRK 7.539691
HTG 133.437932
HUF 413.001947
IDR 16697.657656
ILS 3.73446
IMP 0.84146
INR 88.56379
IQD 1338.428167
IRR 43000.838282
ISK 144.284574
JEP 0.84146
JMD 160.223759
JOD 0.724694
JPY 160.777404
KES 132.312547
KGS 89.333332
KHR 4129.714904
KMF 488.423724
KPW 919.530915
KRW 1499.861969
KWD 0.315192
KYD 0.851793
KZT 542.660342
LAK 22285.848134
LBP 91493.314334
LKR 301.232927
LRD 191.567396
LSL 19.340644
LTL 3.016817
LVL 0.618017
LYD 5.052344
MAD 10.269371
MDL 19.164097
MGA 4801.99422
MKD 61.538065
MMK 3318.444639
MNT 3471.739736
MOP 8.198047
MRU 40.719862
MUR 48.122591
MVR 15.737897
MWK 1772.651193
MXN 21.185356
MYR 4.608271
MZN 65.287905
NAD 19.341094
NGN 1579.978655
NIO 37.526927
NOK 11.708626
NPR 141.823068
NZD 1.838469
OMR 0.393338
PAB 1.022112
PEN 3.864581
PGK 4.097537
PHP 59.951396
PKR 284.749637
PLN 4.271056
PYG 8046.499104
QAR 3.720005
RON 4.973024
RSD 117.137008
RUB 104.978278
RWF 1417.099135
SAR 3.835617
SBD 8.622562
SCR 15.512343
SDG 614.042528
SEK 11.524234
SGD 1.401621
SHP 0.84146
SLE 23.2438
SLL 21424.556746
SOS 583.898603
SRD 35.862215
STD 21147.145631
SVC 8.942978
SYP 13284.154966
SZL 19.341033
THB 35.501025
TJS 11.171555
TMT 3.575953
TND 3.298009
TOP 2.392924
TRY 36.259311
TTD 6.938883
TWD 33.809079
TZS 2549.143427
UAH 43.323145
UGX 3780.290288
USD 1.021701
UYU 44.659754
UZS 13241.243587
VES 54.985709
VND 25951.202623
VUV 121.298381
WST 2.861607
XAF 657.573025
XAG 0.034463
XAU 0.000384
XCD 2.761197
XDR 0.787817
XOF 649.296216
XPF 119.331742
YER 254.658707
ZAR 19.467131
ZMK 9196.529045
ZMW 28.133139
ZWL 328.98727
  • AEX

    -4.9900

    885.28

    -0.56%

  • BEL20

    -34.7200

    4199.03

    -0.82%

  • PX1

    -22.2900

    7408.64

    -0.3%

  • ISEQ

    -93.2700

    9522.62

    -0.97%

  • OSEBX

    -0.5900

    1479.15

    -0.04%

  • PSI20

    30.8700

    6330.65

    +0.49%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    2.5800

    3222.32

    +0.08%

  • N150

    -16.0800

    3266.09

    -0.49%

"Les incendies, ça suffit!": en Amazonie, des habitants révoltés face à l'impunité
"Les incendies, ça suffit!": en Amazonie, des habitants révoltés face à l'impunité / Photo: Pablo PORCIUNCULA - AFP

"Les incendies, ça suffit!": en Amazonie, des habitants révoltés face à l'impunité

Giovana Serrao n'était pas chez elle quand un incendie s'est propagé depuis un champ, détruisant ses récoltes d'açai dans l'île de Marajo, en Amazonie brésilienne.

Taille du texte:

Paulinho dos Santos garde un souvenir amer des nuits de novembre où il devait sortir du lit pour tenter d'éteindre avec des seaux d'eau les flammes qui ont ravagé sa ferme entourée de végétation.

Les deux filles de Maria Leao ont souffert de sinusite, en raison du nuage de fumée qui a pollué pendant plusieurs semaines Breves, la plus grande ville de cette île cernée par la mer et de nombreux cours d'eau.

Ces exemples illustrent à quel point les habitants de cette région, située dans l'Etat du Para (nord), on souffert des incendies qui ont ravagé l'Amazonie brésilienne en 2024.

Selon les données officielles, plus de 140.000 départs de feu ont été enregistrés l'an dernier, du jamais vu en 17 ans, et une augmentation de 42% par rapport à 2023.

Selon les scientifiques, l'ampleur de ces incendies est liée au réchauffement climatique, qui rend la végétation plus sèche, facilitant la propagation des flammes.

Mais ils sont dans pratiquement tous les cas provoqués par l'homme.

Certains pratiquent le brûlis pour nettoyer des champs destinés aux cultures ou à l'élevage, ou mettent le feu à des zones de forêt pour s'approprier illégalement des terres.

- "Insoutenable" -

"Nous avons vécu des semaines insoutenables. C'était impossible de sortir car on ne voyait rien. Les services médicaux étaient saturés de patients atteints de maladies respiratoires", raconte à l'AFP le professeur Zairo Gomes, 51 ans, leader communautaire de Breves.

Les mesures de qualité de l'air effectuées par l'université fédérale locale ont montré des pics de taux de particules fines (PM2,5) de 480 microgrammes par mètre cube, soit plus de 30 fois l'exposition moyenne journalière maximale recommandée par l'OMS.

Breves est une ville de 107.000 habitants frappée par le chômage et la pauvreté.

L'activité est concentrée autour du port fluvial qui relie Marajo à Belem.

Une partie de la population vit de la cueillette de l'açai, fruit célèbre dans le monde entier pour ses vertus énergétiques et aliment de base des habitants du Para.

Les pouvoirs publics semblent avoir déserté cette ville où des vautours rôdent autour de décharges sauvages à l'odeur nauséabonde.

Le maire et son adjoint à l'environnement n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

- "Droit de respirer" -

La flambée des incendies a néanmoins fait naître un mouvement inédit de mobilisation populaire.

"Nous sommes arrivés à quelque chose d'important: les citoyens ont commencé à parler d'environnement, de changement climatique et d'incendies criminels", affirme Zairo Gomes.

C'est ainsi qu'est né le collectif "Breves appelle au secours, pour le droit de respirer" pour faire pression sur les autorités afin d'éviter une nouvelle saison sèche désastreuse à partir de juillet.

"Nous voulons davantage de moyens pour nos pompiers" et "des sanctions pour les responsables", dit Maria Leao, 50 ans, membre du collectif et sage-femme de profession.

Selon un rapport de Greenpeace, l'immense majorité des incendies criminels en Amazonie restent impunis et moins de 1% des rares amendes infligées est payé.

- Omerta -

"Nous manquons de moyens pour lutter contre le feu et pour arrêter les responsables", admet le lieutenant-colonel Luciano Morais, de la police militaire de Breves.

Cette année, "nous n'avons procédé qu'à deux interpellations", car il est "très difficile de prouver" qui est derrière les incendies, les départs de feu ayant souvent lieu la nuit, ajoute-t-il.

D'autant plus que "personne ne veut témoigner", notamment par crainte de représailles.

Paulinho dos Santos, 65 ans, ne sait pas qui est à l'origine du feu qui a dévasté une partie de sa ferme.

"C'est peut-être mieux ainsi, sinon j'aurais pu faire une bêtise", lâche-t-il.

Ce fermier à la retraite a perdu 40% de ses terres, mais il a pu conserver sa maison et son poulailler.

- "Même combat" -

Giovana Serrao, elle, accuse son voisin d'avoir détruit ses palmiers à açai quand le feu qu'il avait allumé pour nettoyer ses propres terres a échappé à son contrôle.

"La police est allée lui parler, mais il est toujours là", dénonce cette femme de 45 ans.

Avec son époux, elle avait planté les palmiers grâce à un emprunt qu'elle pensait rembourser en vendant l'açai à des écoles de Breves.

"Maintenant, nous ne savons plus quoi faire", se lamente-t-elle, regardant les arbres calcinés.

"Il faut se rassembler, s'unir avec les villes voisines qui demandent aussi de l'aide. Nous menons le même combat. Les incendies, ça suffit!", résume le leader communautaire.

B.Krishnan--DT