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Dominique Pelicot, l'accusé principal au procès des viols de Mazan, ne s'est pas présenté lundi dans le box des accusés et l'audience devant la cour criminelle de Vaucluse a débuté sans lui avant d'être suspendue temporairement, les parties civiles dénonçant une situation "anormale".
"J'ai été avisé que Monsieur Pelicot refusait son extraction, évoquant des problèmes de santé qui ont été constatés hier (dimanche) dans le cadre d'une extraction" de sa cellule, a déclaré le président de la cour, Roger Arata.
"Nous n'avons d'autre solution que d'envisager une nouvelle suspension pour cette journée", a-t-il ajouté, précisant qu'il prendrait cette décision dans la journée après une réunion avec les avocats du procès.
Il a également diligenté une nouvelle expertise médicale "dans la journée" effectuée par "un collège d'experts" composé d'un médecin légiste et d'un clinicien "pour faire un point. Qu'ils puissent nous renseigner sur la compatibilité de monsieur Pelicot à comparaitre".
Ce n'est qu'au retour de ces résultats qu'une décision serait prise sur la suite de ce procès hors norme qui a débuté le 2 septembre et pour lequel sont jugés 51 accusés pour des viols sur l'ex-épouse de Dominique Pelicot.
L'accusé principal a subi dimanche un scanner et souffre d'un "calcul rénal, d'une infection rénale et d'un problème au niveau de la prostate", a précisé M. Arata.
"Les mots manquent pour exprimer à quel point la situation où nous nous retrouvons ce matin est anormale. Il y a des personnes dont le travail est de s'assurer que M. Pelicot est en état d'assister à son procès", a estimé à l'audience l'un des avocats des parties civiles, Stéphane Babonneau.
"Si cette situation est due à un retard de prise en charge, ce serait un scandale", a-t-il ajouté.
L'avocat général a lui indiqué "regretter cette situation" et maître Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, a de son côté fustigé le manque de prise en charge médicale de son client.
"On a été pris en otage pendant huit jours (au moment où les douleurs de M. Pelicot sont apparues, NDLR) car s'il avait été pris en charge dès le début, on n'en serait pas là", a-t-elle expliqué à l'audience.
Lundi matin, elle avait indiqué à l'AFP qu'il ne serait "pas là" et qu'il avait "préparé une lettre" dans laquelle il indiquait souhaiter ne pas être extrait de sa cellule afin de se reposer.
"Mais c'est sûr qu'il veut toujours s'exprimer, il le fera", a précisé l'avocate.
M. Pelicot, accusé d'avoir pendant 10 ans drogué son épouse pour la violer et la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet dans leur domicile conjugal du sud-est de la France (Mazan, Vaucluse), est jugé depuis le 2 septembre à Avignon.
Peu avant l'audience, Gisèle Pelicot a elle remercié lundi les manifestants qui ont défilé à travers la France samedi pour la soutenir: "Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout".
F.A.Dsouza--DT