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Le parquet vénézuélien a convoqué pour la troisième fois, vendredi, le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle, l'avertissant de l'émission d'un "mandat d'arrêt" contre lui s'il ne se présentait pas, selon la convocation diffusée jeudi par le procureur.
M. Gonzalez Urrutia, qui a ignoré les deux précédentes convocations, doit "comparaître le 30 août à 10H00 (heure) locale (14H00 GMT)" pour une audition.
"En cas de non-comparution", sera émis "le mandat d'arrêt correspondant", peut-on lire dans le texte, qui fait état d'un "risque de fuite" de l'opposant, convoqué dans le cadre d'une enquête sur le site internet de l'opposition le présentant comme celui arrivé en tête au scrutin du 28 juillet face au président sortant Nicolas Maduro, officiellement déclaré vainqueur.
Le parquet évoque les crimes "présumés" d'"usurpation de fonctions, (d')incitation à désobéir aux lois, (de) délits informatiques, (d')association de malfaiteurs et (de) conspiration".
Ancien ambassadeur, aujourd'hui âgé de 74 ans, M. Gonzalez Urrutia n'est pas apparu en public depuis le 30 juillet.
Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n'a cependant pas divulgué les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.
Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact.
Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté la présidentielle avec plus de 60% des voix.
Sans les montrer, la Cour suprême a assuré avoir vérifié les procès-verbaux remis par le pouvoir, ainsi que la réalité de l'attaque informatique contre le CNE.
L'annonce de la réélection de Nicolas Maduro, 61 ans, a provoqué des manifestations spontanées qui ont fait 27 morts et 192 blessés, de source officielle. Quelque 2.400 personnes ont en outre été arrêtées, selon la même source.
A.Hussain--DT