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Huit militaires taïwanais ont été condamnés jeudi à des peines allant jusqu'à 13 ans de prison pour avoir espionné pour le compte de Pékin, le tribunal estimant qu'ils l'avaient fait par intérêt financier.
La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, devant revenir dans son giron, et elle a dit ne pas écarter le recours à la force pour amener l'île sous son contrôle. Ces dernières années, elle a intensifié les pressions militaires et politiques sur l'île démocratique et de facto indépendante.
Les deux parties se sont séparées en 1949 à la suite de la guerre civile chinoise et s'espionnent mutuellement depuis lors.
Les accusés condamnés jeudi étaient des soldats d'active "désireux de recueillir des renseignements pour la Chine, ce qui a entraîné la fuite de secrets importants", selon un communiqué de la Haute Cour de Taïwan. "Ils ont été séduits par l'argent".
Parmi les condamnés, un homme nommé Hsiao a joué un rôle clé dans le recrutement de soldats pour "un réseau pour la Chine" chargé de recueillir et de transmettre des informations, a déclaré le tribunal.
Il a écopé de la peine de prison la plus lourde : 13 ans.
Un autre soldat a été condamné à une peine de neuf ans de prison pour avoir "conspiré en vue de faire défection" vers la Chine à bord d'un hélicoptère militaire.
Un troisième a été condamné à cinq ans et demi pour avoir tourné une "vidéo de guerre psychologique indiquant sa volonté de se rendre à l'Armée populaire de libération", l'armée chinoise.
"Leurs actions ont violé leurs devoirs officiels de loyauté envers le pays, de défense du pays et du peuple... pour mettre sérieusement en danger la sécurité nationale et le bien-être du peuple de Taïwan", a déclaré le tribunal.
Les huit hommes peuvent faire appel de la décision.
Les procureurs avaient initialement inculpé 10 personnes en novembre dans cette affaire.
L'une d'entre elles a été acquittée en raison d'un manque de preuves. L'autre, un soldat à la retraite, a été identifié comme la personne ayant enrôlé Hsiao. Le tribunal a toutefois indiqué qu'il traiterait séparément le cas de celui-ci, qui s'est enfui en Chine.
La condamnation de jeudi est la dernière d'une série d'affaires d'espionnage. Le mois dernier, un sergent qui travaillait dans un centre de formation de la marine a été inculpé pour avoir photographié et transmis à Pékin des informations confidentielles relatives à la défense.
A.Murugan--DT