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Deux avions Rafale sont entrés en collision mercredi au-dessus d'une zone boisée en Lorraine et deux pilotes, un instructeur et son élève, sont portés disparus tandis qu'un troisième, aux commandes d'un autre appareil, a pu s'éjecter, sain et sauf.
Deux avions de chasse de l'Escadron de transformation Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) se sont percutés, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée de l'Air et de l'Espace à Paris.
La collision a eu lieu "vers 12H30 (...) au retour d'une mission de ravitaillement en Allemagne", a précisé sur X l'armée de l'Air.
"On est toujours dans les recherches", a déclaré en début de soirée Benjamin Voinot, le maire de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle), une des communes les plus proches de la zone de la collision.
- "Des débris partout" -
M. Voinot, qui a participé aux recherches, a raconté à l'AFP que le pilote qui s'était éjecté avant le choc avait atterri en parachute près du stade de sa commune. Un appareil, carcasse encore fumante, a été retrouvé dans une zone forestière.
"Il y avait encore des petites flammes que les pompiers ont arrosées avec de la mousse", a-t-il rapporté.
La structure de l'autre avion n'a en revanche pas été retrouvée, des débris étant répartis sur une vaste zone. "Est-ce qu'il s'est disloqué avant d'atteindre le sol? On attend de savoir", a-t-il dit.
Alexis Valiton, un agriculteur âgé de 28 ans, a lui aussi participé aux recherches avec les secours après avoir entendu la collision et vu le pilote sortir des nuages en parachute.
"Sur un bon hectare, il y a des débris partout et en mille morceaux, de la tôle, du plastique, des espèces de gros fusibles, il y a de tout..", a-t-il raconté à l'AFP.
Le maire a précisé que le ciel était couvert de gros nuages au moment de la collision. "La visibilité était compliquée", a-t-il dit.
L'armée a ouvert une enquête technique et administrative. Une autre, qui prendra plusieurs mois, sera confiée au Bureau enquête accident pour la sécurité de l'aéronautique d'Etat (BEA-E). Une investigation judiciaire devrait aussi être ouverte.
- 200 gendarmes -
L'accident s'est produit à environ 35 km au sud-ouest de Nancy, tout près de la base aérienne de Nancy-Ochey et à la limite du département des Vosges.
Tous les axes routiers entre Colombey-les-Belles, Autreville et Harmonville, deux communes des Vosges, sont bloqués par les gendarmes, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont vu passer un véhicule de l'identification criminelle, des hélicoptères et des drones, dans une zone boisée et champêtre dominée par une ligne à haute tension, dont des câbles apparaissent coupés.
Selon le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Meurthe-et-Moselle, 54 pompiers sont à pied d'oeuvre. Deux cents gendarmes d'active et de réserve sont engagés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, des Vosges et de la Meuse, ainsi qu'un hélicoptère et quatre drones, selon la gendarmerie.
- "Trois boules de feu" -
Samuel Gris, adjoint au maire de Thuilley (Meurthe et Moselle), et ancien infirmier dans l'Armée de l'Air, a raconté avoir entendu une explosion. "J'ai levé la tête et j'ai vu un avion en flammes tomber en vrille (...) Mais ce qui m'interpelle, c'est que je n'ai vu qu'un seul avion, donc à mon avis le deuxième s'est désintégré, ce qui expliquerait qu'ils ne le retrouvent pas".
"J'étais stupéfait, démuni, on voit l'avion tomber, on ne peut rien faire".
Karine Legendre, une mère de famille qui circulait en voiture, a raconté à l'AFP avoir "vu trois boules de feu tomber du ciel". "Et après on a vu une immense fumée noire. Ca m'a fait peur, je me suis demandé ce que ça pouvait être".
L'armée a précisé à l'AFP que tous les pilotes concernés étaient de nationalité française.
L'escadron de transformation des Rafale "a pour mission principale la formation des pilotes et des navigateurs des forces armées françaises", précise sur X l'armée de l'Air.
Les accidents impliquant des Rafale sont relativement rares. Un appareil s'est écrasé en Corrèze en 2007, tuant son pilote, et deux autres se sont percutés au large de Perpignan en 2009, faisant un mort
La préfecture de Meurthe-et-Moselle a ouvert un numéro spécial (09.70.80.90.40) pour recueillir des témoignages.
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F.A.Dsouza--DT