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Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont la réélection le 28 juillet est contestée, a exigé lundi que les services de l'Etat agissent avec une "main de fer" après les troubles qui ont fait 25 morts selon un nouveau bilan officiel.
"En tant que chef d'Etat, chef de gouvernement et président du Venezuela, j'exige de tous les pouvoirs de l'Etat une plus grande rapidité, une plus grande efficacité et une main de fer face à la criminalité, à la violence et aux crimes de haine. Une main de fer et une justice sévère", a lancé M. Maduro lors d'une réunion du Conseil de défense et d'Etat, réunissant tous les hauts responsables vénézuéliens.
Le dirigeant a rendu responsable la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, qui n'a pas pu se présenter à l'élection car déclarée inéligible, et le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, des violences, les accusant d'une tentative de "coup d'Etat" et d'avoir voulu créer une "guerre civile".
"Où sont les auteurs intellectuels de cette violence(...) Où est M. Edmundo Gonzalez Urrutia ? Pourquoi fuit-il ? Pourquoi ne montre-t-il pas son visage ? Où est la plus grande fasciste, Mme Machado, qui ordonne de tuer, qui ordonne d'assassiner ?", a pesté le président.
- "Pas d'offre d'amnistie"
Lors de la réunion, le procureur général a fait état d'un nouveau bilan de 25 morts et 192 blessés lors des manifestations spontanées qui ont éclaté au lendemain de la proclamation de la victoire de M. Maduro.
Lui aussi a accusé l'opposition, assurant que "tous ces décès peuvent être attribués aux groupes criminels instrumentalisés par les +comanditos+", noms que se sont donné les groupes de militants de l'opposition.
Des ONG de défense des droits humains ont fait état de 24 morts, tandis que M. Maduro a annoncé l'arrestation de 2.200 personnes.
Pendant la réunion, le président du Parlement Jorge Rodriguez, qui était également le chef de campagne de M. Maduro, a annoncé que l'Assemblée allait suspendre ses vacances pour adopter une loi réglementant les réseaux sociaux afin de "protéger et défendre notre population de la haine (...), du terrorisme et de la diffusion d'idées fascistes et d'idées de haine sur les réseaux sociaux".
"Chaque pays a son propre modèle pour traiter la question des réseaux sociaux qui infectent la société avec des anti-valeurs", a commenté M. Maduro, grand utilisateur des réseaux, mais qui a suspendu X pour dix jours vendredi et qui s'en prend régulièrement à Whatsapp ou TikTok.
La suspension de X et la campagne contre les réseaux sociaux sont "une escalade dans le système de censure (...) le gouvernement identifie les réseaux sociaux comme le mécanisme par lequel les gens peuvent obtenir des informations. Cela fait partie de ce chapitre sombre que nous vivons", avait estimé vendredi Giulio Cellini, directeur du cabinet de consultants politiques Logconsultancy.
Cet appel à la fermeté du président Maduro survient alors que l'opposition, qui revendique la victoire, a appelé à manifester samedi.
Les manifestations qui ont éclaté au lendemain du scrutin ont été réprimées par les forces de l'ordre, qui ne sont en revanche pas intervenues le 3 août lors d'un rassemblement de l'opposition dans la capitale Caracas. Depuis, l'opposition n'avait pas appelé à manifester.
Mme Machado et M. Gonzalez Urrutia vivent dans la clandestinité et n'ont pas été vus en public depuis une dizaine de jours.
Washington, de son côté, a précisé: "Nous n'avons fait aucune offre d'amnistie à Maduro ou à d'autres personnes depuis cette élection".
De nombreux observateurs et même certains membres de l’opposition estiment qu'une transition démocratique passe par une amnistie aux haut dirigeants vénézuéliens.
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié le 2 août la victoire de M. Maduro avec 52% des voix, sans publier le décompte exact et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique.
Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs -- dont la légitimité est rejetée par M. Maduro --, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67% des voix.
L'opposition ainsi que de nombreux observateurs estiment que le piratage avancé par le CNE est une invention du gouvernement pour ne pas publier les documents électoraux.
I.El-Hammady--DT