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Les forces armées vénézuéliennes ont rejeté mardi les appels au soutien de l'opposition les jugeant "désespérés et séditieux", réaffirmant leur "loyauté absolue" au président Nicolas Maduro dont la réélection est contestée.
"Nous rejetons fermement les propositions désespérées et séditieuses" qui "cherchent à saper notre unité", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, réaffirmant une "loyauté absolue envers le citoyen Nicolas Maduro Moros (...), légitimement réélu par le pouvoir populaire".
Au lendemain du scrutin présidentiel du 28 juillet, le général Vladimir Padrino avait déjà réaffirmé au nom de l'armée "notre loyauté absolue" au président Maduro.
L'opposition, qui revendique la victoire, a appelé lundi l'armée, pilier du pouvoir, à se ranger "du côté du peuple" dans la crise qui l'oppose à Nicolas Maduro, proclamé vainqueur par le Conseil national électoral (CNE), s'attirant aussitôt des poursuites pénales du parquet.
"Nous lançons un appel à la conscience des militaires et policiers pour qu'ils se rangent du côté du peuple et de leurs propres familles", ont écrit dans un communiqué commun la leader de l'opposition Maria Corina, qui a dénoncé mardi une "campagne de terreur" dans le pays, et le candidat à la présidentielle Edmundo Gonzalez Urrutia.
Le parquet vénézuélien a réagi dans la foulée en ouvrant une enquête criminelle contre les deux leaders, notamment pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié vendredi la victoire de M. Maduro avec 52% des voix. Mais selon l'opposition M. Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67% des voix.
Les troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire du président sortant ont fait 24 morts depuis le 28 juillet, selon un bilan actualisé et rendu public mardi par des organisations de défense des droits humains, dont la division Amériques de Human Rights Watch (HRW).
M. Maduro a de son côté annoncé la mort de deux membres de la garde nationale et l'arrestation de plus de 2.000 personnes, promettant de poursuivre la répression contre ce qu'il qualifie de tentative de "coup d'Etat impérialiste".
-"Campagne de terreur"-
Il a en outre lundi appelé au boycott de l'application WhatsApp, affirmant que des militaires et des responsables locaux qui défendent sa réélection controversée avaient reçu des "menaces" via cette messagerie.
"Ils veulent nous intimider pour que nous ne communiquions pas, car si nous étions isolés, nous serions beaucoup plus faibles. Et cela n'arrivera pas (...) la peur ne nous paralysera pas et nous ne quitterons pas les rues", a déclaré Mme Machado mardi dans un enregistrement publié sur les réseaux sociaux.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Argentine, ont reconnu M. Gonzalez Urrutia comme le vainqueur du scrutin, tandis que d'autres, comme l'Union européenne, se sont abstenus de le faire tout en réclamant la publication intégrale des procès-verbaux de vote que le Conseil national électoral n'a pas encore publiquement diffusé.
L'autorité électorale les cependant "remis" lundi officiellement à la Cour suprême (TSJ), saisie par M. Maduro afin de faire valider sa réélection par la haute juridiction.
Ce sont justement ces procès-verbaux -- avec le décompte bureau par bureau -- que réclament l'opposition et une partie de la communauté internationale.
Le pouvoir vénézuélien doit cesser sa "campagne d'intimidation judiciaire de l'opposition", a déclaré mardi à Bruxelles un porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne, se disant "sérieusement préoccupé" par l'évolution de la situation à Caracas.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont dit lundi soutenir "l'aspiration du peuple à une élection transparente".
De son côté, Washington a "exhorté" les deux camps "à entamer des pourparlers en vue d'une transition pacifique", selon une déclaration du porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, appelant "à la transparence et à la publication des résultats détaillés".
De son côté, la Colombie, via son ministre des Affaires étrangères Luis Gilberto Murillo, a déclaré mardi que son pays rejetait "tout acte qui conduise à une augmentation de la violence ou génère de la répression", appelant à une "grande prudence, à un grand ménagement, afin d'éviter des flambées de violence".
I.Mansoor--DT