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Les 228 salariés de Duralex devraient bientôt être fixés: l'audience a débuté mercredi devant le tribunal de commerce d'Orléans, qui doit trancher sur le sort de l'entreprise de verrerie française connue dans le monde entier pour sa vaisselle réputée incassable, après avoir analysé trois offres de reprise.
Depuis le placement en redressement judiciaire fin avril de la mythique verrerie, salariés et organisations syndicales sont confrontés à une longue incertitude concernant leur avenir, trois ans seulement après une précédente procédure.
La juridiction étudie depuis 15H30 les trois dossiers de reprise déposés pour relancer Duralex, fleuron de l'industrie française, et qui emploie 228 salariés à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), commune de l'agglomération d'Orléans.
Symbole de l'enjeu du verdict et de l'immense attente, environ 90 personnes, dont une vingtaine de salariés sont présents devant le tribunal depuis 14H00.
Des élus locaux, dont le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, et le maire d'Orléans et président d'Orléans Métropole, Serge Grouard, sont également sur place à leurs côtés, dans l'attente du verdict.
La décision, que tout le monde aimerait connaître dans la journée, pourrait être mise en délibéré et rendue dans les prochains jours.
"On demande juste que l'entreprise continue à vivre", a dit sur le perron Michael Ramos, salarié chez Duralex depuis 29 ans.
Le président de la région François Bonneau s'était dit "confiant" dans la reprise de Duralex, véritable "patrimoine culturel à part entière".
Parmi les trois offres, la proposition de Société coopérative de production (Scop), est la mieux-disante en terme d'emplois, soutenue par 60% du personnel et portée par la direction du site. Cent-cinquante salariés de l'entreprise favorables au projet ont même déjà investi "500 euros de leur poche", selon la CFDT, syndicat majoritaire.
Cette offre prévoit le maintien de la totalité de l'effectif et a obtenu l'appui des élus locaux, dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire.
La métropole d'Orléans a en outre proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre cinq et huit millions d'euros, afin d'aider à convaincre les banques de financer le projet.
"On est confiants, on attend le dénouement: mais on veut prendre notre destin en main avec ce projet de Scop", a dit à l'AFP Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT, avant l'audience.
- Crises récurrentes -
La deuxième offre est celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres.
Le couple possède deux verreries, Waltersperger (Seine-Maritime) reprise en 2018 et spécialisée dans le flaconnage de luxe pour la cosmétique avec une quarantaine de salariés et La Rochère (Haute-Saône), qui compte une centaine d'emplois et travaille notamment pour les arts de la table.
Leur plan prévoit de conserver 179 salariés et envisage l'instauration de synergies techniques et commerciales au sein du groupe.
La CGT milite de son côté davantage pour cette seconde possibilité, estimant que "l'accompagnement d'un industriel permettra de faire davantage bouger les choses" que le projet de Scop, qu'elle considère comme un "plan B".
La troisième offre émane de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, groupe industriel familial qui possède deux fonderies, Navylest International, spécialisé dans les quilles en plomb pour les bateaux, et Lory International. Elle ne propose la reprise que de 100 emplois.
Duralex est régulièrement confrontée à des difficultés financières depuis une vingtaine d'années.
Récemment, l'entreprise a subi la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat.
L'entreprise, qui fut la fierté de la production industrielle française, qualifiée de "tour Eiffel de la vaisselle", est actuellement aux mains de la Compagnie Française du Verre, également propriétaire de Pyrex, qui l'avait reprise à la barre de ce même tribunal en 2021.
B.Krishnan--DT