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Les 228 salariés de Duralex devraient enfin être fixés: le tribunal de commerce d'Orléans doit trancher sur le sort de l'entreprise de verrerie française connue dans le monde entier pour sa vaisselle réputée incassable, mercredi, après avoir analysé trois offres de reprise.
Depuis le placement en redressement judiciaire fin avril de la mythique verrerie, salariés et organisations syndicales sont confrontés à une longue incertitude concernant leur avenir, trois ans seulement après une précédente procédure.
La juridiction doit à présent trancher entre les trois dossiers de reprise déposés pour relancer Duralex, fleuron de l'industrie française, et qui emploie 228 salariés à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), commune de l'agglomération d'Orléans.
Symbole de l'enjeu du verdict et de l'immense attente des salariés, deux rassemblements sont prévus à 14H00 devant le tribunal, une heure et demie avant le début de l'audience, à l'appel de la CGT et de la CFDT.
Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, et le maire d'Orléans et président d'Orléans Métropole, Serge Grouard, seront également présents à leurs côtés.
"C'est une audience très importante", a estimé auprès de l'AFP François Bonneau, estimant avoir "confiance" en la reprise de Duralex, véritable "patrimoine culturel à part entière".
Parmi les trois offres, la proposition de Société coopérative de production (Scop), est la mieux-disante en terme d'emplois, soutenue par 60% du personnel et portée par la direction du site. Cent-cinquante salariés de l'entreprise favorables au projet ont même déjà investi "500 euros de leur poche", selon la CFDT, syndicat majoritaire.
Cette offre prévoit le maintien de la totalité de l'effectif et a obtenu l'appui des élus locaux, dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire.
La métropole d'Orléans a en outre proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre cinq et huit millions d'euros, afin d'aider à convaincre les banques de financer le projet.
"On veut prendre notre destin en main avec ce projet", a dit à l'AFP Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT.
- Crises récurrentes -
La deuxième offre est celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres.
Le couple possède deux verreries, Waltersperger (Seine-Maritime) reprise en 2018 et spécialisée dans le flaconnage de luxe pour la cosmétique avec une quarantaine de salariés et La Rochère (Haute-Saône), qui compte une centaine d'emplois et travaille notamment pour les arts de la table.
Leur plan prévoit de conserver 179 salariés et envisage l'instauration de synergies techniques et commerciales au sein du groupe.
La CGT milite de son côté davantage pour cette seconde possibilité, estimant que "l'accompagnement d'un industriel permettra de faire davantage bouger les choses" que le projet de Scop, qu'elle considère comme un "plan B".
La troisième offre émane de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, groupe industriel familial qui possède deux fonderies, Navylest International, spécialisé dans les quilles en plomb pour les bateaux, et Lory International. Elle ne propose la reprise que de 100 emplois.
Ce rendez-vous devant le tribunal de commerce devrait être l'épilogue d'une nouvelle crise connue par Duralex, régulièrement confrontée à des difficultés financières depuis une vingtaine d'années.
Récemment, l'entreprise a subi la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat.
"Duralex est en difficulté depuis pas mal d'années", avait concédé la PDG de l'entreprise, Géraldine Fiacre, dans un entretien au quotidien régional La République du Centre, en avril.
L'entreprise, qui fut la fierté de la production industrielle française, qualifiée de "tour Eiffel de la vaisselle", est actuellement aux mains de la Compagnie Française du Verre, également propriétaire de Pyrex, qui l'avait reprise à la barre de ce même tribunal en 2021.
G.Mukherjee--DT