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Dix-huit mois après son ouverture, le procès interminable de la star américaine du hip hop Young Thug, accusé d'être le leader d'un gang de rue, va subir de nouveaux délais après la récusation de son juge, mis en cause par la défense.
Le juge Ural Glanville, qui a présidé une longue sélection du jury pendant 10 mois, puis 8 mois de débats, a dû se retirer lundi pour avoir organisé une rencontre avec les procureurs et un témoin clé, sans en informer toutes les parties.
Une autre juge, saisie de l'incident, a estimé que "la nécessité de préserver la confiance du public dans le système judiciaire pèse en faveur de l'exclusion du juge Glanville de la poursuite du traitement de cette affaire".
Le rappeur, figure de la scène hip hop du Sud américain, comparaît avec cinq co-accusés lors de ce procès à Atlanta (Géorgie), accusé d'être le leader d'un gang de rue criminel, des faits qu'il conteste.
L'accusation considère que son label, "Young Stoner Life Records", n'est que le paravent d'une branche du gang des "Bloods" identifiée comme "Young Slime Life", ou YSL, impliquée dans des meurtres, du trafic de drogue et des vols de voitures avec violence.
L'arrestation en mai 2022 de l'interprète de "Best Friend", "Hot" ou "Check", couronné d'un Grammy Award en 2019 comme co-auteur de la "meilleure chanson" de l'année, "This is America", avait été un choc pour l'influente scène hip-hop d'Atlanta.
Young Thug a collaboré avec les plus grands noms du rap et de la pop, de Drake à Travis Scott, en passant par Dua Lipa, Justin Bieber ou encore Elton John.
Le procès se déroule devant le tribunal du comté de Fulton, le même que celui où Donald Trump est poursuivi pour tentatives illégales d'avoir renversé les résultats de l'élection de 2020 dans l'Etat de Géorgie. L'ancien président des Etats-Unis, visé samedi par une tentative d'assassinat, y est poursuivi en vertu des mêmes lois punissant les associations de malfaiteurs.
Le procès de Young Thug fait aussi polémique car les procureurs ont utilisé comme preuves de ses activités criminelles des paroles de certaines de ses chansons, un procédé dénoncé par la défense car les textes dans le hip hop empruntent très souvent au jargon criminel et décrivent la réalité crue vécue dans certains quartiers. Déjà utilisée dans d'autres affaires, cette méthode est critiquée comme une atteinte à la liberté d'expression artistique.
I.Viswanathan--DT