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"Un acte antisémite" qui "nous touche tous profondément", a dénoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, selon lequel l'auteur de l'incendie de la synagogue de Rouen vendredi était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis "quelques semaines" et le policier qui l'a tué sera "décoré".
L'auteur de l'incendie, qui a ensuite menacé les policiers avec "un couteau extrêmement important", était "un individu particulièrement dangereux, particulièrement violent", a indiqué le ministre lors d'un point presse à Rouen en donnant des précisions sur son identité.
L'homme n'était connu "ni des fichiers de renseignement pour radicalisation, c'est-à-dire qu'il n’était pas fiché S, ni des services de police", a-t-il précisé.
Cet homme "d'origine algérienne", qui avait sollicité en 2022 un titre de séjour pour "étranger malade", avait été débouté de son recours "fin janvier" 2024, a précisé le ministre.
"Manifestement animé de mauvaises intentions sur le territoire national", il était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis "quelques semaines", selon M. Darmanin.
"S'il avait été interpellé, on aurait mis cette personne en centre de rétention administrative pour une expulsion vers son pays d'origine", a-t-il affirmé.
Selon une source proche du dossier, ce suspect était né en 1995.
Le ministre a également salué le courage du jeune policier adjoint de 25 ans.
"Je voudrais le féliciter ici et lui dire qu'il sera décoré par la République pour son soutien à la protection des lieux de culte et des personnes. Il a fait usage de son arme administrative et je veux dire qu'il a eu raison de le faire", a déclaré le ministre.
- Sommations -
Selon le procureur de la République à Rouen Frédéric Teillet, le fonctionnaire semble avoir fait usage de son arme "dans les conditions permises".
"Alors qu'ils tentent de convaincre l'individu de descendre du toit, celui-ci jette en leur direction la barre de fer, qui s'avèrera être un burin de perforateur, puis saute du toit et se dirige en courant vers un policier en le menaçant du couteau qu'il porte, le bras toujours levé vers lui", avait indiqué le magistrat.
Après des sommations "restées sans effet", le policier menacé "aurait fait usage de son arme à cinq reprises, touchant l'individu quatre fois", selon le magistrat.
- "énormément de dégâts" -
Selon la présidente de la communauté juive de Rouen Natacha Ben Haïm, "le feu a fait énormément de dégâts. J'ai dû reconnaître les lieux, donc je peux vous dire que c'est terrible".
"On a eu un grand miracle. Les livres de la Torah, les livres sacrés, c'est vraiment l'objet le plus important, sentimentalement en plus que financièrement, n'ont pas été touchés. Alors que l'incendie a éclaté juste à côté, c'est-à-dire que tout ce qui est à côté a brûlé", a-t-elle ajouté.
"C'est l'effroi, c'est le choc absolu", a réagi le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui a appelé à un "rassemblement républicain" à 18H devant l'hôtel de ville.
"La communauté est bouleversée. On est une petite communauté et malheureusement, ça peut nous arriver aussi", a déclaré le rabbin Chmouel Lubecki, en référence aux actes antisémites en progression.
"Tenter de brûler une synagogue, c'est vouloir intimider tous les Juifs. Une nouvelle fois, on veut faire peser un climat de terreur sur les Juifs de notre pays. Combattre l'antisémitisme, c'est défendre la République", a affirmé pour sa part sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi.
Le Conseil français du culte musulman, ex-instance de dialogue entre l'exécutif et les musulmans de France, a affirmé condamner sur X "avec la plus grande vigueur l'attaque abjecte dirigée contre la synagogue de Rouen et exprime son soutien total et sa pleine solidarité avec les fidèles et les responsables de la synagogue".
Gérald Darmanin avait demandé le 14 avril aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël. "Je renouvelle (aux préfets, ndlr) évidemment mes consignes les plus strictes de présence policière et de gendarmes", a précisé le ministre.
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D.Al-Nuaimi--DT