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Un menteur invétéré doté d'une soif inextinguible de revanche: au procès pénal de Donald Trump, ses avocats ont cherché à dresser le pire portrait possible de son ancien homme de confiance devenu accusateur numéro un, Michael Cohen, lors d'un contre-interrogatoire sans pitié jeudi.
Celui qui s'est décrit comme l'homme des mauvais coups, capable de "mentir" ou d"'intimider" pour le compte de son ancien patron, est la pièce clé du puzzle déployé par les procureurs de New York pour montrer que Donald Trump a approuvé le paiement dissimulé de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels, à la toute fin de la campagne présidentielle de novembre 2016.
Car c'est Michael Cohen, à l'époque avocat personnel de Donald Trump, qui a versé l'argent à l'actrice pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire républicain, et que ce dernier nie.
Durant son témoignage, Michael Cohen a affirmé avoir agi sur ordre de son ancien patron, pour s'assurer, a-t-il dit "que l'histoire ne sortirait pas, et n'affecterait pas les chances de Donald Trump de devenir président des Etats-Unis".
Et il a assuré que Donald Trump a validé son remboursement en 2017, des dépenses maquillées selon l'accusation en "frais juridiques" dans les comptes de la Trump Organization, la holding immobilière de Donald Trump.
C'est pour ces dissimulations présumées que Donald Trump comparaît depuis le 15 avril pour falsifications comptables, des délits qui pourraient lui valoir la première condamnation pénale d'un ancien président des Etats-Unis, un possible séisme pour le candidat des républicains à la Maison Blanche, même s'il pourra toujours se présenter face aux électeurs le 5 novembre.
- Mensonges -
Mais Michael Cohen n'est pas digne de foi, a voulu démontrer l'avocat de la défense, Todd Blanche, sous les yeux de l'ancien président et d'une brochette d'élus républicains venus soutenir leur champion à la présidentielle jusque dans la salle d'audience du tribunal de Manhattan.
L'avocat a longuement interrogé Michael Cohen sur ses mensonges devant le Congrès à Washington en 2017, des faits distincts du procès en cours, pour lesquels il a plaidé coupable en 2018 et a été condamné, avec d'autres délits, à une peine de prison qui l'a conduit pendant 13 mois derrière les barreaux.
"J'ai accepté de prendre mes responsabilités", a répondu l'ancien conseil de Donald Trump, à son troisième jour de témoignage.
L'avocat a énuméré de nombreux autres épisodes où Michael Cohen se serait selon lui arrangé avec la vérité, avant de jeter le doute sur la véracité de son témoignage.
Données téléphoniques à l'appui, Todd Blanche a voulu démontrer que Michael Cohen avait "menti" en assurant avoir tenu au courant Donald Trump que l'affaire Stormy Daniels était enterrée, fin octobre 2016. "C'était un mensonge. Admettez-le", a-t-il lancé, la voix ferme.
Bousculé, Michael Cohen a quand même maintenu sa version.
La défense a aussi insisté sur la blessure d'ego qu'aurait ressenti le témoin, quand, une fois Donald Trump entré à la Maison Blanche le 20 janvier 2017, il n'y avait pas été recruté, et son désir de vengeance depuis qu'il a été rattrapé par la justice.
"Vous feriez mieux de croire en ma volonté de faire tomber" Donald Trump, ont pu entendre les jurés en pleine audience, un extrait de podcast de Michael Cohen en 2020.
- Fin des débats -
Le procès oblige depuis le 15 avril le candidat des républicains à la présidentielle de 2024 à s'asseoir et écouter les débats en silence, dans une salle d'audience au décor vieillot au 15e étage du tribunal de Manhattan.
Mais son calvaire pourrait bientôt se terminer.
Sa défense a confirmé jeudi n'avoir à ce stade qu'un seul témoin à citer, un expert des lois de financement de campagne, et maintient le doute sur un possible témoignage de Donald Trump lui-même.
Le juge Juan Merchan a indiqué aux parties qu'elles devaient se préparer pour les plaidoiries finales à partir de mardi, le contre-interrogatoire de Michael Cohen devant se terminer lundi.
Son témoignage a succédé à celui de Stormy Daniels, qui a livré avec force sa version sur sa relation avec Donald Trump et les raisons qui l'avaient poussée à négocier son silence.
D'autres protagonistes ont également été appelés à la barre, comme l'ancien patron d'un tabloïd qui avait "acheté" d'autres scandales pour empêcher qu'ils éclaboussent le candidat républicain.
J.Chacko--DT