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Au procès pénal de Donald Trump, son ancien homme de confiance devenu son premier accusateur, Michael Cohen, est jeudi sous le feu roulant de la défense de l'ex-président américain pour tenter de le faire flancher.
Celui qui s'est décrit comme l'homme des mauvais coups, capable de "mentir" ou d"'intimider" pour le compte de son ancien patron, est la dernière pièce du puzzle déployé par les procureurs de la justice new-yorkaise pour convaincre le jury que Donald Trump a approuvé le paiement dissimulé de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels, à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016.
L'avocat de Donald Trump, Todd Blanche, a repris jeudi matin son contre-interrogatoire avec Michael Cohen pour chercher à prouver que l'ancien conseil personnel de l'ex-président américain n'était pas un homme digne de foi.
Il l'a longuement interrogé sur ses mensonges devant le Congrès américain en 2018 -- des faits qui n'ont rien à voir avec le procès en cours et pour lesquels il avait été condamné à de la prison ferme.
"J'ai accepté de prendre mes responsabilités", a répondu M. Cohen.
- "Faire tomber" Trump -
La défense a également diffusé des extraits d'un épisode en 2020 d'un podcast de Michael Cohen dans lequel il martèle à propos de Donald Trump: "Vous feriez mieux de croire en ma volonté de faire tomber cet homme".
Le procès, qui oblige depuis le 15 avril le candidat des républicains à la présidentielle de 2024, à s'asseoir et écouter les débats en silence, dans une salle d'audience au décor vieillot au 15e étage du tribunal de Manhattan, pourrait s'accélérer.
L'équipe d'avocats de Donald Trump n'a toujours pas indiqué si elle compte citer son client à la barre et n'a confirmé qu'un témoin pour l'instant. Ensuite, les jurés entendront les plaidoiries finales et partiront délibérer, avec la lourde tâche de déclarer coupable ou non coupable un ancien président des Etats-Unis, en pleine campagne pour revenir à la Maison Blanche.
Pendant près de huit heures d'audition lundi et mardi -- mercredi est le jour de relâche judiciaire -- l'ex-avocat personnel du milliardaire l'a longuement incriminé.
Il a affirmé avoir agi sous sa direction quand il a payé fin 2016 l'actrice et réalisatrice de films X, Stormy Daniels, via une société-écran, pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec l'homme d'affaires, alors déjà marié à Melania Trump.
Pour s'assurer, a-t-il dit, "que l'histoire ne sortirait pas, et n'affecterait pas les chances de Donald Trump de devenir président des Etats-Unis".
Sur un ton calme, à rebours de l'homme tempétueux et excessif décrit par certains témoins, M. Cohen a aussi réitéré que Donald Trump avait validé son remboursement en 2017, quand il était à la Maison Blanche.
Des dépenses maquillées en "frais juridiques" dans les comptes de la Trump Organization, d'où les poursuites pour falsifications comptables qui pourraient valoir au prévenu la première condamnation pénale d'un ancien président des Etats-Unis.
Même condamné à une peine de prison, Donald Trump pourrait continuer de faire campagne et se présenter face aux électeurs le 5 novembre.
Les jurés se prononceront probablement avant le premier débat télévisé le 27 juin entre Joe Biden et Donald Trump.
- Soif de revanche -
Les avocats de Donald Trump avaient lancé mardi les hostilités contre Michael Cohen, dépeint en manipulateur et menteur pathologique, condamné par la justice et obsédé par sa soif de revanche contre son ancien patron.
Ils continuent jeudi à tenter de le faire flancher en insistant notamment sur la première version de M. Cohen: il avait assuré d'abord en 2018 avoir payé Stormy Daniels de sa propre initiative, sans en informer son patron.
Il avait ensuite retourné sa veste après avoir été rattrapé par la justice, qui l'a condamné, notamment pour ce paiement occulte, à trois ans de prison, dont 13 mois effectivement derrière les barreaux.
"Ma famille, ma femme, ma fille, mon fils m'ont tous dit : +Pourquoi t'accroches-tu à cette loyauté+" vis-à-vis de Donald Trump, a raconté Michael Cohen.
Son témoignage a succédé à celui de Stormy Daniels, qui a livré avec force sa version sur sa relation avec Donald Trump et les raisons qui l'avaient poussée à négocier son silence.
Une myriade d'autres protagonistes ont également été appelés à la barre, comme l'ancien patron d'un tabloïd, qui avait "acheté" d'autres scandales pour empêcher qu'ils éclaboussent le candidat républicain.
Y.I.Hashem--DT