AEX
-11.9800
Mohamed Amra, détenu de 30 ans évadé après une attaque à l'arme lourde contre un fourgon pénitentiaire mardi dans l'Eure, est un homme "très connu de la justice", selon la procureure de Paris Laure Beccuau, condamné plusieurs fois et mis en cause dans des dossiers de délinquance organisée.
Selon une source proche du dossier, Mohamed Amra, impliqué dans des trafics de stupéfiants, est soupçonné d'avoir commandité des meurtres liés à ces trafics. Il est à la tête d'un réseau, selon une autre source proche du dossier.
Mais à ce jour, son casier judiciaire ne comporte "aucune condamnation" liée aux stupéfiants, a souligné Mme Beccuau, chargée de l'enquête sur l'attaque du fourgon.
Dans un communiqué, Mme Beccuau a d'abord indiqué que Mohamed Amra avait "été condamné à de multiples reprises, pour des vols aggravés et une extorsion".
Elle a détaillé lors d'une conférence de presse son casier judiciaire, qui "porte mention de 13 condamnations, la première en octobre 2009, alors qu'il était âgé de 15 ans", ainsi que ses mises en causes actuelles.
Détenu depuis janvier 2022, Mohamed Amra était actuellement incarcéré "à la maison d’arrêt d’Evreux en exécution de plusieurs peines: trois mois d'emprisonnement prononcés le 14 avril 2020 par le tribunal correctionnel d’Evreux pour rodéos motorisés" ; "trois ans d’emprisonnement prononcés le 5 janvier 2022 par la cour d'appel de Rouen" pour plusieurs infractions dont association de malfaiteurs criminelle, extorsion, vol par effraction et violence avec arme; mais aussi "18 mois d'emprisonnement prononcés le 7 mai par le tribunal correctionnel d’Evreux pour vol par effraction aggravé".
Dans ce dossier, la procureure a précisé qu'il était déjà en détention provisoire depuis avril 2023.
La magistrate a ajouté que Mohamed Amra était aussi provisoirement détenu depuis janvier 2022 dans un dossier instruit à Rouen pour une tentative d'assassinat à Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime).
Une autre mesure de détention provisoire avait été ordonnée en septembre 2023 dans un dossier instruit à Marseille pour meurtre en bande organisée. "Ces faits auraient notamment été commis à Aubagne (Bouches-du-Rhône)", a précisé la haute magistrate.
Selon une source proche du dossier, M. Amra était convoqué mercredi pour une audience dans une procédure disciplinaire à la maison d'arrêt d'Evreux, après le constat lundi qu'"un barreau de sa cellule était recouvert de scotch". Ces barreaux "auraient commencé à être sciés", a rapporté la procureure.
Sur BFMTV, son avocat Hugues Vigier s'est dit "complètement abasourdi". "J'ai peine à imaginer que ce garçon puisse être impliqué" dans ces faits de "violence aveugle, dramatique, folle, inexcusable", a ajouté le conseil.
Cette opération "ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui. S’il est impliqué, c’est que véritablement je m’étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable" a ajouté cet avocat habitué des dossiers de crime organisé.
"Il existe une autre possibilité, c'est qu'on soit venu le chercher non pas pour le libérer mais pour l'avoir à disposition et peut-être lui faire payer ce qu'on suppose qu'il aurait lui-même commis", a aussi avancé le conseil.
W.Zhang--DT