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Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à l'occasion du 1er-Mai en France où des tensions sporadiques ont émaillé quelques cortèges, sur fond de revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires ou la paix.
De Marseille à Lyon, Rennes ou Toulouse, les cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, reflétaient ces mots d'ordre multiples, après un 1er-Mai focalisé l'an dernier contre la réforme des retraites.
"Je suis là pour les travailleurs et travailleuses, c'est important de se mobiliser pour nos droits. Mais aussi pour dénoncer la situation terrible en cours à Gaza et en Palestine. Il faut que cela cesse", a déclaré Louise, 27 ans, dans le cortège parisien.
Dans la capitale, la manifestation s'est élancée dans une ambiance festive peu après 14H00 de la place de la République vers Nation, avant que la situation ne se tende aux alentours de 15h00 avec des jets de gaz lacrymogènes et de premières charges policières en tête du cortège.
Le calme revenu, la manifestation s'est de nouveau ébranlée, s'arrêtant par intermittence.
Un "important pré-cortège" d'environ 4.500 personnes, avec "plusieurs centaines" de radicaux s'est constitué, a indiqué une source policière à l'AFP.
Les autorités avaient prévu entre 15.000 et 30.000 manifestants à Paris dont initialement entre 400 à 800 manifestants radicaux. A 14H40, 917 personnes avaient été contrôlées selon la préfecture, faisant état de 25 interpellations.
De source policière, 12.000 policiers et gendarmes devaient être mobilisés en France dont 5.000 à Paris.
A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques ont rejoint les cortèges comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS-Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants.
A Paris, la CFDT et l'Unsa défilent aux côtés de la CGT, FSU et Solidaires. Avant le départ du cortège, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.
- "Très inquiétant" -
Non loin de là Sylvie Démange, bibliothécaire de 59 ans a pointé le contexte social "très inquiétant", citant "la montée de l'extrême droite", "les inégalités de salaires" ou l'attitude verticale du gouvernement.
La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.
Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses".
"On peut être unis et continuer de porter des revendications communes sans forcément être tous, toujours, tout le temps ensemble dans le carré de tête", a dit la numéro un de la CFDT Marylise Léon depuis Nancy.
L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni entre 3.000 personnes (police), et 8.000 (CGT), derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".
A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, où ils étaient 3.550 selon la préfecture, des violences et dégradations ont eu lieu.
A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé, avec au moins 22 personnes interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.
Ils étaient aussi entre 4.000 (syndicats) et 1.850 (préfecture) à Bordeaux ou entre 3.000 et 8.000 à Toulouse. A Lille, le cortège a réuni entre 2.100 (préfecture) et 4.000 personnes (CGT).
L'an dernier, la mobilisation avait rassemblé bien au delà d'un 1er-Mai classique avec près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants et la CGT 210.000.
Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022" qui est "le bon curseur", donc "la colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.
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F.Damodaran--DT