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La vie reprenait un cours normal à Istanbul mercredi après une tempête de neige exceptionnelle sur la Méditerranée orientale, qui continue de paralyser Athènes, amenant le Premier ministre grec à présenter des excuses.
L'aéroport international d'Istanbul, le plus actif d'Europe en 2021 avec plus d'un millier de vols quotidiens, paralysé depuis lundi, a annoncé la réouverture de deux de ses trois pistes assurant que la troisième devrait l'être dans l'après-midi.
Selon le communiqué, "681 mouvements sont prévus aujourd'hui" et le service de navette entre l'aéroport et le centre d'Istanbul a pu reprendre normalement.
En Grèce c'est surtout la circulation, en particulier sur le périphérique autour d'Athènes fermé pour le 3e jour consécutif et la distribution d'électricité qui restent perturbées par les abondantes chutes de neige.
Mercredi, militaires, policiers et services de l'Etat s'efforçaient toujours de libérer des centaines de véhicules immobilisés, abandonnés par leurs conducteurs dans la nuit de lundi à mardi.
Le chaos a conduit le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à présenter des "excuses personnelles et sincères" promettant que des "leçons seront tirées" de cet épisode.
Les syndicats de l'agglomération d'Athènes pointent le manque de moyens adaptés.
Dans la tourmente, Vassilis Halkias, le PDG de la société privée gérant le périphérique Attiki Odos a démissionné mardi soir et la société, qui a présenté ses excuses, a promis 2.000 euros de dommages et intérêts aux automobilistes bloqués sur l'autoroute à péage.
Mais la situation est encore plus dégradée sur les routes secondaires et pour le rétablissement des lignes électriques, les habitants dénonçant la négligence des autorités.
"Le personnel inspecte les installations à pied mais les engins n'arrivent pas à y accéder", a expliqué George Adamidis, responsable syndical à la compagnie publique d'électricité.
"On n'a pas dormi de la nuit, on a l'impression que nos (doigts et orteils) sont sur le point de tomber", a déclaré à Star TV une habitante d'Alimos, dans la banlieue sud d'Athènes privée d'électricité.
A Istanbul aussi, la gestion de la crise sur le grand aéroport ultra-moderne inauguré en 2019 en remplacement de l'aéroport Atatürk, devenu trop exigu, fait l'objet de critiques acerbes.
Des centaines de passagers se sont retrouvés bloqués dans l'aérogare: incapables de voler ou de se rendre en ville, ils ont été contraints de dormir à même le sol glacé, se plaignant de l'absence d'information et de soutien logistique de la part des autorités aéroportuaires et de Turkish Airlines, a constaté un photographe de l'AFP.
Pendant ce temps, les journaux d'opposition rapportaient mercredi que deux ministres de premier plan, celui des Transports et celui de l'Intérieur, se sont posés la veille sur l'ancien aéroport désaffecté: "Heureusement qu'il y a Atatürk!" titrait en une Cumhuriyet.
La construction d'"Istanbul Havalimani", situé sur la rive européenne à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest du centre-ville, avait suscité de nombreuses polémiques, notamment sur les atteintes portées à l’environnement et sur sa localisation, près de la Mer noire, exposé aux intempéries et aux brouillards fréquents.
Autre souci, mercredi, certains passagers s'inquiétaient sur Twitter de la péremption de leurs tests Covid pratiqués pour un départ initialement prévu lundi ou mardi.
Moins exposé, le second aéroport d'Istanbul, Sabiha Gokcen, sur la rive asiatique, est en revanche resté ouvert pendant la tempête.
En 2021, Istanbul Havalimani a accueilli 37 millions de passagers, selon le ministère turc des Transports, ce qui en avait fait le premier aéroport d'Europe, connecté notamment à l'Asie centrale, au Moyen-Orient et à l'Afrique.
H.Nadeem--DT