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Emmanuel Macron est monté vendredi tout en haut de la flèche de Notre-Dame de Paris fraîchement reconstruite, un an exactement avant la réouverture prévue de la cathédrale ravagée par un incendie en 2019, lors d'une visite qui doit lui permettre de préciser les prochaines échéances.
Pendant cette revue de chantier, le chef de l'Etat pourrait annoncer la création de "vitraux contemporains" dans des chapelles latérales de l'édifice gothique reconstruit, dans l'ensemble, à l'identique. Il doit ensuite donner une interview dans la nef qui sera diffusée dans le journal de 13 heures de France 2.
Le 15 avril 2019, un incendie spectaculaire avait détruit la cathédrale dont la flèche, conçue par l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc, s'était effondrée sous les yeux des Parisiens et des touristes. Les images des flammes avaient été diffusées en direct, suscitant une émotion planétaire.
Le calendrier ambitieux d'une reconstruction en cinq ans est pour l'instant tenu. Et à J-365, son inspection de vendredi enclenche le compte à rebours de la réouverture au culte et au public de Notre-Dame, prévue le 8 décembre 2024. Avant le sinistre, elle attirait 12 millions de visiteurs en moyenne chaque année.
"Ces gens ont porté un challenge incroyable", a expliqué, au niveau de la flèche, Philippe Jost, chargé de superviser la reconstruction, en présentant des ouvriers au président. Ce dernier a donné le dernier coup de burin à l'inscription, dans le bois de la flèche, du nom de "son général", Jean-Louis Georgelin, qu'il avait initialement chargé de mener à bien ce chantier titanesque et qui est décédé l'été dernier.
"Le général était connu et aimé sur ce chantier et on sait ce qu'on lui doit", a glissé Philippe Jost, évoquant un site chargé en "symboles".
Autre symbole fort, la nouvelle flèche a refait son apparition ces derniers jours sous les échafaudages et est surmontée depuis mercredi de sa croix - en attendant son coq, qui doit prochainement être béni selon la tradition catholique.
- Musée de Notre-Dame -
Le président de la République, accompagné de son épouse Brigitte Macron, doit ensuite se rendre "dans la nef et dans le chœur de la cathédrale qui commencent à être débarrassés de leurs échafaudages" et bénéficient d'une nouvelle "luminosité" après le nettoyage des parois, selon son entourage.
Il est attendu sur plusieurs décisions emblématiques.
Dans une lettre envoyée cette semaine, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, lui confirme son "souhait" de voir l'Etat commander "une série de six vitraux pour les chapelles latérales sud de la nef". L'idée n'est pas de "raconter l'incendie", mais de dire "voilà ce que notre temps, et après cette épreuve, veut offrir comme une contribution à l'histoire de cette église et de Paris", explique-t-il dans ce courrier que l'AFP a pu consulter.
Emmanuel Macron pourra lui "répondre", a dit son entourage, tandis qu'une source proche du dossier évoque une probable "réponse favorable".
Selon l'Elysée, il doit aussi trancher "sur la possibilité de créer un musée de Notre-Dame" à proximité du bâtiment.
Dans un pré-rapport, plusieurs options sont émises concernant plusieurs bâtiments de l'île de la Cité.
Enfin, le président est attendu sur la suite du chantier principal, au-delà de la date de réouverture.
"Un certain nombre de travaux restent utiles et souhaitables", selon un conseiller, qui a cité notamment "la restauration des arcs boutants de la nef et du chœur", initialement prévue avant l'incendie.
Cette phase 3 du chantier (après la phase 1 de mise en sécurité et la phase 2 de restauration) "devrait être" achevée "à la fin de la décennie", en 2029 ou 2030, a-t-il précisé.
Son financement doit encore être "arbitré", ajoute l'Elysée, qui a rappelé que les dons récoltés, dans le grand élan de solidarité après le sinistre, se sont élevés à 840 millions d'euros dont environ 700 millions vont servir aux phases 1 et 2.
G.Koya--DT