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La BBC a indiqué mercredi avoir déposé une plainte auprès de l'ONU pour dénoncer le harcèlement en ligne "incessant" de l'Iran contre les femmes journalistes de son service d'information en persan basé à Londres.
"Les journalistes femmes de BBC News Persian sont confrontées à des attaques en ligne quotidiennes et incessantes et du harcèlement, dont des menaces de viol et de mort", a indiqué le groupe audiovisuel public britannique dans un communiqué.
Dans son "appel urgent" auprès des Nations unies, il demande à "l'Iran d'agir envers les responsables de ces violence en ligne", "en enquêtant sur eux et en les poursuivant en justice".
Ces attaques consistent aussi en de fausses histoires, qui utilisent parfois des photos ou emails volés, sur la vie personnelle des journalistes et de prétendues activités sexuelles indécentes "visant à les discréditer", selon la BBC.
Par exemple, une fausse photo pornographique d'une présentatrice a été adressée à son fils de 14 ans à Londres. Ou un blog a été créé au nom d'une journaliste, détaillant son style de vie prétendument débridé à Londres, utilisant des photos volées de son compte Facebook. Cette histoire a été relayée par un journal national iranien, dénonce la BBC.
En conséquence, des journalistes femmes du service en persan choisissent de ne pas utiliser les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail, s'autocensurent en ligne ou subissent "d'importants et graves problèmes de santé mentale et physique", a précisé la BBC après s'être entretenue avec elles.
"Les abus en ligne misogynes et sexistes et toutes les menaces de violence physique ou sexuelle contre les journalistes visent à (...) réduire au silence les journalistes femmes. C'est inacceptable et cela doit cesser", ont insisté Caoilfhionn Gallagher et Jennifer Robinson, conseils du BBC World Service.
"Nous appelons l'ONU à condamner ces attaques et à assurer que l'Iran honore ses obligations internationales", ont-ils ajouté.
La BBC a déjà déposé plusieurs plaintes auprès de l'ONU depuis 2017. Plus généralement, ses équipes du service d'information en langue persane, ainsi que leurs familles, ont subi harcèlement et intimidation de la part des autorités iraniennes depuis son lancement en 2009.
Y.Sharma--DT