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Le bilan des terribles inondations et glissements de terrain provoqués par les pluies diluviennes à Petropolis s'est encore alourdi, à 110 morts jeudi, dans cette cité touristique brésilienne sous la menace de nouvelles fortes précipitations.
Quelque 500 pompiers étaient encore mobilisés pour les recherches de disparus dans cette ville de 300.000 habitants située dans une région montagneuse à 60 km au nord de Rio de Janeiro.
Les première victimes dont les corps ont été identifiés à l'institut médico-légal ont été enterrées dans un cimetière du centre de Petropolis. Parmi elles, une femme de 22 ans et ses deux enfants, de deux et cinq ans.
Dans les rues survolées par les hélicoptères des sauveteurs, de nombreux habitants parlaient de proches ou de voisins disparus, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon un comptage de la police locale, plus de 130 personnes sont portées disparues. Mais ce nombre pourrait être finalement moins élevé car seuls 33 des 110 corps retrouvés jusqu'à présent ont été identifiés.
"Malheureusement, ça va être dur de trouver des survivants. Vu la situation, c'est même pratiquement impossible, mais nous devons donner notre maximum, pour pouvoir rendre les corps aux familles", confie à l'AFP Luciano Gonçalves, un bénévole de 26 ans couvert de boue.
"Il faut prendre beaucoup de précautions parce qu'il y a encore des zones à risque", menacées par des glissements de terrain, ajoute-t-il.
Sansao de Santo Domingo, un caporal de la Police militaire présent pour prêter main forte aux secouristes, est parvenu jeudi à sauver un petit chien gris au milieu des décombres d'une habitation en haut de la colline.
"Il était apeuré, il a même essayé de me mordre quand je suis arrivé. Il défendait son territoire, parce qu'il savait que ses maîtres avaient certainement été ensevelis juste en-dessous, dans la boue", explique ce policier.
- "Pires pluies depuis 1932" -
La situation menace d'empirer dans les prochaines heures. La Défense civile a émis un avis de "nouvelles fortes pluies en soirée ou la nuit prochaine" et averti que "de nouvelles alertes" pouvaient "être lancées à tout moment".
En cas de fortes pluies, "les personnes se trouvant dans les zones à haut risque doivent se réfugier en lieu sûr", a recommandé la Défense civile, ajoutant que plus de 700 personnes avaient déjà été recueillies dans l'une des 33 écoles.
Le président Jair Bolsonaro, qui était en visite officielle en Russie en début de semaine, puis en Hongrie ce jeudi, devait se rendre à Petropolis vendredi, dès son retour au Brésil, pour survoler les zones sinistrées.
La ville a reçu en quelques heures mardi soir davantage de pluies que la moyenne de tout un mois de février, selon l'agence météorologique MetSul.
Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, a estimé mercredi au cours d'une conférence de presse sur place qu'il s'agissait des "pires pluies en volume depuis 1932".
Le Brésil a été frappé en cette saison des pluies par des précipitations particulièrement meurtrières - dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est) - que les experts ont liées au réchauffement climatique.
- Voitures roues en l'air -
Avec le réchauffement climatique, les risques d'épisodes de fortes précipitations augmentent, selon les scientifiques.
Ces pluies, associées notamment au Brésil à une urbanisation souvent sauvage, favorisent inondations et glissements de terrain meurtriers.
A Petropolis, l'ancienne résidence d'été de la Cour impériale, des voitures, emportées par des rivières de boue, se retrouvaient les roues en l'air ou empilées sur d'autres véhicules.
Avec ses vieilles maisons cossues, cette cité très touristique est une destination qui attire un grand nombre de visiteurs en quête d'histoire, de randonnées dans une nature montagneuse et verdoyante et d'un climat tempéré.
En janvier 2011, plus de 900 personnes avaient péri en raison d'inondations et de glissements de terrain dans une vaste région comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.
Le nombre des morts dues aux pluies diluviennes de mardi a déjà dépassé le bilan de 2011 pour Petropolis, quand 73 personnes avaient péri.
A.Murugan--DT